Sécurité globale : une députée macroniste s’inquiète d’une dérive « vers un État autoritaire »

L’opposition à la proposition de loi de sécurité globale qui doit être votée le mardi 24 novembre à l’Assemblée ne cesse de se renforcer. Après d’importantes manifestations ce week-end et la mobilisations de plusieurs organisations comme l’ONU, c’est dans les rangs même de la majorité que l’opposition monte. Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte.

« Nous allons tranquillement vers un État autoritaire »

Dans une interview donnée à France Bleu, la députée En Marche Nathalie Sarles indique qu’elle ne votera pas le projet de loi de sécurité globale mardi à l’Assemblée. Un texte pourtant préparé en coulisse par le gouvernement et à l’initiative du groupe LREM. Pour justifier sa décision, la députée de la Loire évoque les dangers de ce texte : « Nous allons tranquillement vers un état autoritaire, vers une suppression des libertés individuelles. »

Nathalie Sarles évoque un projet qui « va beaucoup trop loin » et dénonce la dérive autoritaire de l’État après des libertés individuelles déjà largement impactées par les restrictions liées à la crise sanitaire. Un message qui fait écho à de nombreuses alertes d’ONG, d’associations, mais aussi de mouvements politiques d’opposition. La France insoumise dévoilait à ce sujet il y a quelques semaines un document intitulé « Macron à la dérive autoritaire ».

Une dérive autoritaire décriée en France comme à l’étranger

La dérive autoritaire du gouvernement et l’accumulation de lois liberticides sont largement dénoncées en France. Des milliers de manifestants se sont réunis dans la rue samedi 21 novembre pour s’opposer à la loi sécurité globale. Parmi eux, citoyens, associations, mouvements d’opposition mais aussi de nombreux journalistes. En effet l’article 24 de la loi est considéré comme une atteinte importante à la liberté de la presse et à la liberté d’informer. Le texte prévoit également la surveillance généralisée à l’aide de drones, notamment lors de manifestations.

Même son de cloche à l’international puisque la presse étrangère s’inquiète également de la politique menée par Emmanuel Macron. En Europe mais aussi aux États-Unis, les critiques pleuvent sur le chef de l’État. À tel point que le président français a cru bon de jouer de son influence pour faire retirer 2 tribunes hostiles dans le Financial Times et Politico et d’appeler un journaliste du New York Times concernant l’un de ses articles.

De nombreuses associations et organisations se mobilisent également contre cette loi dont l’ONU : « Nous exprimons de sérieuses préoccupations selon lesquelles l’usage de drones avec caméras, en tant que méthode particulièrement intrusive, est susceptible d’avoir un effet dissuasif sur des individus qui se trouvent dans l’espace public et qui souhaiteraient participer à des réunions pacifiques, et par conséquent limiter indûment leur droit à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique. »

La fronde se fait de plus en plus importante à un jour du vote solennel sur cette loi qui doit se tenir à l’Assemblée nationale. Si la majorité semble rester sourde à l’opposition extérieure, peut-être entendra-t-elle les reproches de sa députée Nathalie Sarles.

Par Maxime Charpotier.