mercredi 23 avril

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Expulsions locatives : la chasse aux pauvres d’Emmanuel Macron jette une retraitée de 85 ans dans la rue

Expulsion. Liliane, 85 ans, connue dans Pornic (Loire-Atlantique) comme la dame qui vient nourrir une vingtaine de chats tous les jours, vit dans sa maison depuis 1990. À la suite d’un dégât des eaux pour lequel ses propriétaires ont refusé de remettre en état son logement et à l’issue d’une longue bataille judiciaire, elle va […]

Vague de froid

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Expulsion. Liliane, 85 ans, connue dans Pornic (Loire-Atlantique) comme la dame qui vient nourrir une vingtaine de chats tous les jours, vit dans sa maison depuis 1990. À la suite d’un dégât des eaux pour lequel ses propriétaires ont refusé de remettre en état son logement et à l’issue d’une longue bataille judiciaire, elle va bientôt en être expulsée. Retour sur le cas de Liliane comme symbole de la politique anti-pauvres de Macron et sur l’état du logement en France. Notre brève.

« Jusqu’en janvier 2019, ma mère a vécu les pieds dans l’eau et sans chauffage »

C’est un coup de massue pour la retraitée qui vit depuis 35 ans dans sa maison. Épuisée par les multiples recours, elle attend dans l’angoisse la lettre des huissiers lui demandant de vider les lieux sous deux mois. 

Tout commence en mars 2018, nous apprend Le Courrier du Pays de Retz, à la suite d’un dégât des eaux dans le logement de Liliane. Sa fille raconte que jusqu’en janvier 2019, soit pendant près d’un an, sa mère vivait les pieds dans l’eau et sans chauffage. 

Les propriétaires avaient bien été saisis par la mairie de Pornic afin de remettre en état le logement de la retraitée, mais rien n’y a fait. 

Des relations dégradées entre la modeste retraitée qui ne demande qu’à vivre dans un logement digne de ce nom et des propriétaires avares qui décident de stopper le bail en janvier 2020. 

Ainsi commence une éprouvante bataille judiciaire achevée en février 2025 par la décision du juge des contentieux de la protection du tribunal de Saint-Nazaire ayant fini par donner raison aux propriétaires, laissant Liliane avec une dette pour loyers impayés qu’elle ne pourra jamais rembourser. Si rien n’est fait, Liliane, 85 ans, se retrouvera donc à la rue dans quelques semaines. 

Ce n’est pourtant pas faute de chercher pour la retraitée. Liliane a jusqu’ici reçu deux propositions pour des studios, mais n’a finalement pas été retenue, les propriétaires jugeant sa retraite trop modeste.
Liliane confie : « C’est bizarre. Je n’aurais jamais pensé en arriver là. Moi qui suis toujours restée correcte avec tout le monde », et avoue que les nuits sont parfois difficiles depuis la connaissance du sort qui lui est réservé.

Les expulsions locatives explosent : Macron poursuit la chasse aux pauvres et les multi-propriétaires se gavent

Les chiffres sont glaçants : 24 000 expulsions locatives en 2024, un record historique qui marque une hausse de 26 % en un an. Derrière ces statistiques brutales, des drames humains, comme celui de Liliane, ou celui de Cécile et de sa fille Léna, que L’Insoumission relayait dans ses colonnes au début du mois d’avril.

Pour aller plus loin : 24 000 expulsions locatives en 2024 : Macron et Bayrou frappent plus fort que jamais sur les précaires

Comme Liliane, près de 80 % des expulsés se retrouvent sans solution de relogement immédiat, tandis qu’un tiers des ménages vit toujours dans la précarité trois ans après avoir été mis à la rue. 

De plus en plus de Français doivent faire un choix entre payer leur loyer et nourrir leurs enfants. Toutes ces personnes vivent dans l’angoisse permanente, celle de savoir si leur famille aura un toit demain.

La récente fin de la trêve hivernale relance donc les expulsions inhumaines, jetant à la rue des locataires qui essaient de survivre dans une France qui n’a jamais compté autant de sans-abris : au moins 330 000 aujourd’hui. 

Alors que près de 70 % des logements privés sont détenus par moins d’un quart de la population, au moins 3 millions de logements sont aujourd’hui vacants en France, la Macronie multiplie les lois et propositions de loi pour toujours faciliter les expulsions, sabre dans les budgets du logement social, et les multi-propriétaires se gavent.

Pour aller plus loin : Loi « anti-squat » : quand Kasbarian et Bergé sonnaient l’heure de la chasse aux pauvres 

« Le droit à l’hébergement et au logement n’est pas respecté, il l’est même de moins en moins. L’État est coupable de ne pas respecter sa propre loi. Il est responsable de Non-assistance à personnes mal logées », dénonce le collectif des Associations pour le logement. Création de places d’hébergement d’urgence de qualité, construction de logements sociaux, mobilisation des logements privés pour les louer à loyer abordable, encadrement des loyers, réquisition des logements vacants : voilà quelques mesures défendues par les associations afin de répondre à la crise du logement. Des mesures similaires à celles défendues par la France insoumise dans son programme dédié.

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Les Crayons de L’insoumission, par Xab / La Plume Rieuse.

Par Lubin Caulier

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