« Je ne reçois plus de proposition » – Blanche Gardin dénonce le génocide à Gaza, elle est blacklistée du monde du cinéma

« Je ne reçois plus de proposition » du monde du cinéma, déplore l’humoriste Blanche Gardin à Télérama. Son interview suscite à la fois tristesse et colère. Elle est blacklistée de ce milieu. Rien ne lui est proposé. On lui confirme que « des acteurs ne veulent plus tourner avec elle ». La raison ? […]

Blanche Gardin

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« Je ne reçois plus de proposition » du monde du cinéma, déplore l’humoriste Blanche Gardin à Télérama. Son interview suscite à la fois tristesse et colère. Elle est blacklistée de ce milieu. Rien ne lui est proposé. On lui confirme que « des acteurs ne veulent plus tourner avec elle ». La raison ? Sa dénonciation du génocide à Gaza et un sketch réalisé avec l’humoriste Aymeric Lompret visant à dénoncer l’instrumentalisation de l’accusation d’antisémitisme pour faire taire les défenseurs des Palestiniens.

Elle fut l’une des rares à le faire. Son courage doit être salué. Que Blanche Gardin soit entourée et soutenue pour avoir eu le courage d’assumer ses convictions. Quelle est cette société, où une humoriste est boycotté pour la dénonciation d’un génocide, mais où un Gérard Depardieu reste intouchable et ne subit pas un tel ostracisme ? Notre brève.

Pour avoir dénoncé le génocide à Gaza et l’instrumentalisation de l’accusation d’antisémitisme, le milieu du cinéma a blacklisté Blanche Gardin

L’engagement de Blanche Gardin contre le génocide à Gaza et pour la défense des droits des Palestiniens ne fait pas de doute. On la voit ici à un rassemblement en soutien à la Palestine. Mais son ostracisme du cinéma commence surtout suite à un sketch réalisé avec l’humoriste Aymeric Lompret. Lors d’une soirée caritative intitulée « Voices for Gaza » en juillet 2024, en solidarité avec les Palestiniens, les deux humoristes ont voulu dénoncer l’instrumentalisation de l’accusation d’antisémitisme, utilisée par Netanyahu et ses complices pour faire taire toute critique vis-à-vis des massacres qu’il commet au Proche-Orient.

Pour aller plus loin : « Contrôle » de Gaza, « Côte d’Azur du Moyen-Orient » : Trump veut achever le génocide commencé par Netanyahu

À cause de ce sketch, Blanche Gardin a été accusée de « dieudonisme », en référence à l’antisémite notoire et pseudo-humoriste, Dieudonné. Ces personnes semblent avoir oublié les propos de Dieudonné, qui lui ont valu des condamnations de justice pour certains. Par des propos odieux, cet homme a comparé les juifs à une « secte » et une « escroquerie ». En 2008, il est condamné à 7 000 euros d’amende pour avoir qualifié les commémorations de la Shoah en 2005 à de la « pornographie mémorielle ».

En octobre 2009, il est condamné pour injures antisémites à 10 000 € d’amende après avoir fait acclamer le négationniste Robert Faurisson. En 2015, il écrit sur sa page Facebook : « Je suis Charlie Coulibaly». La liste de ses condamnations est (très) longue. Que ceux qui crachent sur Blanche Gardin et la comparent à cet antisémite démontrent leurs accusations. Spoiler : ils ne le pourront pas.

Sur Twitter, la députée LFI Gabrielle Cathala fait part de son soutien à l’humoriste : « Soutien total à Blanche Gardin blacklistée du cinéma pour avoir eu le courage de dénoncer les crimes internationaux commis contre le peuple palestinien. Le manque d’artistes français prenant la parole pour la soutenir est sidérant ».

Blanche Gardin, une humoriste engagée contre Macron et son monde

Grâce à son stand-up Je parle toute seule, Blanche Gardin obtient le Molière du meilleur spectacle d’humour en 2018. Elle obtiendra ce même prix deux ans plus tard pour son standup intitulé Bonne nuit Blanche. Par son humour noir, grinçant, piquant, elle dérange, titille notre société capitaliste et son absurdité. Elle est engagée, au sens premier du terme.

En 2022, elle soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle. Très critique de la politique antisociale d’Emmanuel Macron, elle a refusé la décoration de chevalier des Arts et des Lettres qui lui a été proposée par la macronie, ne pouvant « accepter une récompense que sous un gouvernement qui tient ses promesses et qui met tout en œuvre pour sortir les personnes sans domicile de la rue ».

Une position logique, lorsque l’on sait qu’elle parraine et soutient financière la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex-Abbé Pierre). Également, elle participe à une cérémonie intitulée « Les Pics d’Or », organisée chaque année par la Fondation. L’objectif : dénoncer avec sarcasme le mobilier urbain anti-SDF. Que Blanche Gardin soit entourée et soutenue pour avoir eu le courage d’assumer ses convictions.

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