Au cœur du XIXe arrondissement de la capitale, le centre pluridisciplinaire de santé Stalingrad ainsi que le service de radiologie du Centre Médical Réaumur, véritables piliers pour les habitants du quartier, sont menacés de fermeture partielle. Ces fermetures sont inacceptables et motivées par des simples motifs de rentabilité. Elles constituent une attaque contre les établissements conventionnés en secteur 1, c’est-à-dire accessibles à toutes et tous.
Depuis l’annonce de la fermeture partielle des services, une vague d’indignation s’est levée parmi les usagers, les professionnels de santé et les collectifs citoyens, donnant lieu à une importante mobilisation unitaire locale, mais un cri de colère bien plus large. La santé est sacrifiée, sur l’autel de la rentabilité, de la santé business. Ces centres essentiels pour l’accès à des soins de proximité, notamment pour les populations les plus précaires, sont menacés par un projet de « réorganisation » initié par la CRAMIF (Caisse régionale d’Assurance Maladie d’Île-de-France). Notre brève.
Au centre de santé Stalingrad, la suppression de 25 postes (a minima) et la fermeture de neuf spécialités en vue
Kiné, radiologie, diabétologie, rhumatologie, endocrinologie, orthoptie ou encore ophtalmologie : autant de spécialités essentielles que la direction prévoit de supprimer dans les prochains mois pour « réduire les dettes ». Une décision qui inquiète profondément les 30 000 patients annuels de cet établissement, où l’on peut se faire soigner sans avancer d’argent.
Ces services accueillent chaque année plus de 100 000 passages, pour des soins conventionnés en secteur 1, sans aucun dépassement d’honoraires. Pour beaucoup, ce centre représente l’unique solution face à un système de santé de plus en plus privatisé et inaccessible.
Pour aller plus loin : CHU de Nantes : aux urgences, un patient meurt après 10 heures d’attente
L’Agence régionale de santé (ARS) reconnaît elle-même que le nord-est parisien est une zone sous-dotée en offre de soins, notamment en secteur 1. La fermeture de ces services aggraverait encore davantage cette situation et pousserait les patients vers des structures déjà saturées ou vers le renoncement aux soins.

Derrière ce projet, une pure logique comptable
Le modèle économique imposé aux centres de santé tend à les considérer comme des entreprises, devant équilibrer à tout prix leurs budgets. Cette vision court-termiste fait fi du rôle social majeur que ces centres jouent auprès des populations locales. La suppression des emplois et des spécialités médicales n’est qu’un pas de plus vers la privatisation rampante du système de santé, où seuls les plus aisés peuvent espérer un accès rapide à des soins de qualité.
À l’heure où l’on s’apprête à célébrer les 80 ans de la Sécurité sociale, symbole de solidarité et de protection collective, il devient crucial de se rappeler que ce modèle ne peut être réduit à une simple logique de rentabilité.
« Dès sa création en 1945, le système de Sécurité sociale a été pensé afin de permettre à la société et à l’ensemble de celles et ceux qui la constituent de faire face aux incertitudes du lendemain. Solidaire, elle agit notamment auprès des plus vulnérables afin qu’ils puissent rester des citoyens à part entière », rappelle le site de l’assurance maladie.
Le collectif, appuyé par militants et élus LFI, appelle chacun à signer et partager cette pétition et à soutenir la mobilisation en cours. Le prochain rendez-vous de mobilisation est donné jeudi 30 janvier à 18 h 30 à la mairie du XIXe arrondissement, pour une réunion publique sur la situation des centres de santé publique parisiens.
Par Nathan Kohut