Urgences Longjumeau
Argenteuil (78), le 10 juin 2021. Centre hospitalier d'Argenteuil, deux mois après le troisième pic de Covid19. Service des urgences.

Urgences de Longjumeau : à 20 ans, elle meurt sur un brancard après plusieurs heures d’attente sans prise en charge

Aux urgences de l’hôpital de Longjumeau (Essonne), une jeune femme de 20 est morte sur un brancard, après plusieurs heures d’attente sans prise en charge. Ce, à la suite d’un arrêt cardiaque. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur les circonstances de sa mort.

Le cas de Longjumeau n’est pas isolé. Ils sont des dizaines et des dizaines à mourir sur un brancard, dans un couloir isolé, ou dans un conteneur en sous-sol. On compte près de 150 décès en un mois « faute de soins » aux urgences dans notre pays. Le chiffre provient du syndicat Samu-Urgence France.

« Tout le monde est effondré », témoigne un soignant de l’hôpital. Une preuve, s’il en fallait une autre, que le saccage de l’hôpital par des années de néolibéralisme, en particulier sous Macron, tue. Notre brève.

« Année après année, on a fermé les lits, réduit les effectifs. Ce genre de drame devait arriver » : aux urgences de Longjumeau, la politique néolibérale tue

La jeune femme s’est présentée aux urgences de Longjumeau le 8 au matin ou bien le 7 janvier au soir, selon les sources. Concernée par une maladie pouvant entraîner une anémie, il est décidé de son transfert dans un autre hôpital où elle est traitée habituellement. Avant que le transfert puisse avoir lieu, elle a dû effectuer un scanner. À ce moment-là, son état s’est profondément dégradé. La jeune femme de 20 ans aurait eu un arrêt cardiaque à son retour du scanner. « Tout le monde est effondré », témoigne un soignant.

« Année après année, on a fermé les lits, réduit les effectifs. Ce genre de drame devait arriver », déclare une source syndicale à Sud-Ouest. À noter que le groupement hospitalier du Nord Essonne (GHNE), duquel dépend le centre hospitalier de Longjumeau, a connu une baisse de 20 % de ses lits en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO). « Ma colère est immense : nous n’avons cessé d’alerter sur la baisse des moyens dans cet hôpital ! » a réagi le député insoumis Antoine Léaument sur Twitter en adressant à la famille et ses proches toutes ses condoléances.

Pour aller plus loin : Macron et l’hôpital en 10 chiffres : pourquoi plus de 150 personnes ont été tuées en un mois faute de moyens ?

29 800 lits d’hôpitaux ont été supprimés entre fin 2016 et fin 2022. 21 000 en 5 ans de politiques macronistes. Au total, 80 000 lits d’hôpitaux ont été supprimés depuis 2000, tandis que les besoins de soins ont augmenté dans la société. Le manque de lit amène à des situations hallucinantes. Faute de lits, des patients peuvent jusqu’à 6 jours à attendre sur un brancard, témoignait Sabrina, infirmière aux urgences, en Seine-Saint-Denis.

Le saccage néolibéral n’épargne pas les soignants, en souffrance chronique face à un hôpital public en lambeaux. 85 % des soignants considèrent que les conditions de prises en charge des patients se sont dégradées récemment. Deux tiers sont en burn-out, un quart pense à se suicider. Surtout, ils sont de plus en plus à passer à l’acte. Trois soignants se suicident tous les deux jours. Des chiffres glaçants, démontrant les conséquences de l’austérité budgétaire, que le Premier ministre Bayrou veut prolonger dans son prochain budget.