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Des fascistes se réunissent à Bordeaux, la préfecture annule… le rassemblement antifasciste

20 septembre 2024, le viol et le meurtre de Philippine provoquait un mouvement d’émoi national. Aussitôt, l’extrême droite, Retailleau, et bien d’autres se sont emparés du terrible drame pour mieux l’instrumentaliser sous leur prisme raciste. Experts, associations et collectifs ont pourtant démontré que ce drame devait être traité dans ses causes, à savoir la culture du viol et du féminicide ainsi que le manque de suivi social et judiciaire des anciens détenus.

Une fois n’est pas coutume, l’extrême droite a donc instrumentalisé le drame pour se concentrer sur une autre origine… Celle de l’agresseur. Dans le contexte de cette démarche de récupération, plusieurs appels au rassemblement ont eu lieu dans diverses villes de France. Cependant, à Bordeaux, la réaction de la préfecture interpelle. Notre brève.

Annulation d’un contre rassemblement antifasciste à Bordeaux

Suite à l’appel par les diverses organisations d’extrême droite bordelaises à manifester place de la bourse le samedi 28 septembre à 15 heures, les mouvements antifascistes locaux ont immédiatement appelé à un contre-rassemblement.

Face à cette décision, le préfet de la région Nouvelle-Aquitaine a décidé dans un arrêté d’interdire « tout rassemblement non-déclaré dans le centre-ville de Bordeaux ». Dans ce dernier, la préfecture indique être au courant que « ce rassemblement a été relayé sur les réseaux sociaux par les mouvances d’extrême droite » sans chercher à s’y opposer, mais insistant plutôt sur le fait que « l’ultra-gauche » appelait à un contre rassemblement susceptible de nuire à l’ordre public.

Ce choix est bien évidemment extrêmement critiquable, y compris dans le choix des mots, en qualifiant les antifascistes « d’Ultra-gauche » risquant de créer des affrontements avec « L’ultra droite », une équivalence est créée entre fasciste et antifasciste, plaçant la gauche comme autant voir plus dangereuse que les militants néofascistes présents (ci-dessous un extrait de l’arrêté préfectoral).

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Pour aller plus loin : RN : le parti de ces milices qui ont du sang sur les mains

Un rassemblement montrant les liens entre l’extrême droite radicale et institutionnelle

Le jour du rassemblement, bien que ce dernier ait été réduit (maximum 70 personnes) un noyau dur d’environ 15 personnes relevant de différentes tendances d’extrême droite a pu être identifié.

Parmi eux nous retrouvons naturellement des skinheads, des membres du groupuscule néofasciste « La Bastide Bordelaise » ou encore les royalistes de l’Action Française. On distingue aussi des membres du syndicat étudiant ayant soutenu la candidature d’Éric Zemmour en 2022, l’UNI, qui a partagé des vidéos de l’événement sur ses réseaux sociaux, ou encore des membres du Rassemblement National de la jeunesse, démontrant une nouvelle fois les liens existants entre la vitrine présentable de l’extrême droite apparaissant en public et les mouvements les plus violents et radicaux. Ils n’ont eu aucun mal à tenir côte à côte des banderoles racistes établissant un lien entre meurtre et immigration.

Le rassemblement fut toutefois contesté, et ce, malgré un dispositif policier important couvrant la place de la bourse. En effet, pendant les 30 minutes du rassemblement diverses huées venant de la foule ont pu être entendues, plusieurs personnes ont également interpellé les manifestants en soulevant le fait qu’ils ne s’intéressent au sujet des féminicides que quand celui-ci peut être instrumentalisé à des fins racistes. Car c’est là tout le problème : l’extrême droite ne s’intéresse qu’aux questions des violences sexistes, sexuelles et des féminicides uniquement lorsqu’elle peut dérouler son agenda politique raciste. Cela fait des années qu’elles nous en fait la démonstration.

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Par Lucina T.