Grève. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.
Un mois après la rentrée scolaire, quelle est la réalité dans les établissements du département du Rhône, et notamment ceux situés dans les quartiers populaires ? Les personnels des lycées de l’est lyonnais (lycées Marcel Sembat et Jacques Brel à Vénissieux, Frédéric Faÿs et Pierre Brossolette à Villeurbanne, Robert Doisneau à Vaulx-en-Velin, Albert Camus à Rillieux-la-Pape) se sont réunis et en ont tiré le bilan dans un communiqué de presse.
« Les ministres de l’Éducation nationale défilent, et notre réalité est toujours la même : il manque encore des enseignant·e·s devant les élèves à la rentrée dans nos lycées, comme dans la plupart des lycées de France. Certains cours ne sont toujours pas assurés. À ce jour, il manque toujours des personnels médico-sociaux ou d’accompagnement (infirmièr·e·s, assistant·e·s social·es, AESH) dans tous nos établissements.
Comment peut-on accueillir correctement les élèves dans ces conditions ? Ces défauts de recrutement sont un scandale et illustrent le mépris du rectorat et du ministère pour nos élèves et leurs familles. Les effectifs explosent : 36 élèves en Première générale à Faÿs, 35 en filière technologique à Doisneau, idem à Sembat… Des incidents graves viennent de se produire dans plusieurs de ces classes. Des conseils de discipline sont déjà programmés alors même que nous n’avons pas dépassé un mois de cours. Les dispositifs pédagogiques deviennent impossibles. »
Ainsi, dès le mardi 24 septembre, les personnels du lycée Faÿs à Villeurbanne étaient en grève suite à l’agression d’un enseignant par un élève afin d’exiger plus de moyens : des AED (assistants d’Éducation), un CPE (conseillers principaux d’Éducation) ainsi qu’un proviseur adjoint. Notre article.
Une centaine de personnels devant le rectorat jeudi 26 septembre
Face à ces conditions de rentrée insupportables, les personnels des six lycées ont décidé ensemble la grève dans leurs établissements et se sont rassemblés à plus d’une centaine jeudi 26 septembre devant le rectorat de Lyon, en informant les organisations syndicales et les associations de parents d’élèves.
Devant le succès du rassemblement, le rectorat a été contraint de recevoir une délégation qui a pu exposer ses revendications parmi lesquelles : « Pourvoir les postes manquants dans les services médico-sociaux, en vie scolaire et dans les séries STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable). »
« Des prévisions d’effectifs par division et des calculs de DHG (dotation horaire globale) sur la base de 25 élèves en seconde et en séries technologiques et de 30 élèves dans les séries générales, 12 élèves en CAP, 15 élèves en 3ᵉ prépa métiers, 24 en bac pro »
« Des AED (assistants d’Éducation) supplémentaires pour que certain·es puissent être affecté·es de manière pérenne sur des activités pédagogiques de soutien, d’aide aux devoirs. » Le rectorat a refusé de donner suite aux revendications concernant les moyens en indiquant notamment : « Il n’y a pas de lien entre les effectifs par classe et les incidents ! ». Inacceptable ! Les personnels ont décidé de se revoir et envisagent d’ores et déjà de nouvelles initiatives.
Le soutien des députés de la France Insoumise
Durant cette journée de grève, les personnels ont reçu le soutien de trois députés LFI Gabriel Amard, Idir Boumertit et Abdelkader Lahmar qu’ils ont rencontré ce jour-là.
Les trois députés concluent leur communiqué de soutien en indiquant : « Ça suffit ! Nous demandons au rectorat d’entendre les revendications des personnels et d’agir sans délai pour que des moyens humains et financiers satisfaisants soient attribués à ces établissements. Il est grand temps qu’un gouvernement de rupture, porté par le Nouveau Front Populaire, prenne les rênes du pays pour mettre un terme à cette situation. Cette réalité démontre l’urgence de tourner la page des politiques d’austérité imposées par Emmanuel Macron, rejetées par une large majorité de Français ».
Olivier Vincent