Alexandra Masson a été élue députée en 2022 et réélue au premier tour en 2024 dans la 4ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes. Entre projet de loi pour renforcer le contrôle aux frontières, opposition aux étudiants mobilisés à Sciences-Po Menton, opposition à l’interdiction des jets privés et sa volonté d’interdire le voile… Qui est Alexandra Masson et quel a été son parcours ?
Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron s’engageait « à tout faire pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour l’extrême droite ». Résultat : en 7 ans, ce parti fondé par des Waffen-SS a progressé sous sa complicité directe et dispose désormais de 123 députés. Le chef de l’État a repris son lexique, ses codes, ses propositions. Au soir des élections européennes, où le RN était arrivé en tête, Emmanuel Macron a décidé d’une dissolution de l’Assemblée nationale, permettant au parti d’extrême droite d’avoir un bien plus large groupe parlementaire. Aujourd’hui, le Premier ministre du pays, Michel Barnier est le fruit d’un pacte entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Du barrage à l’alliance.
Dix-huitième épisode de notre série sur les députés du RN. Portrait d’Alexandra Masson.
Qui est Alexandra Masson ?
Alexandra Masson commence son engagement politique chez les jeunes RPR (entre 1989 et 2002) puis à l’UMP et elle rejoint le Rassemblement national en 2015 car les idées de son ancien parti n’étaient « plus assez en adéquation avec ses valeurs ». Depuis 2015, elle a rapidement pris ses marques au sein du parti. Elle a été tête de liste aux élections régionales de 2021 et vient désormais d’être nommée à la tête du mouvement dans son département.
Une militante écocide
Présente dans la commission et le groupe de travail développement durable de l’Assemblée nationale, on pourrait croire que la députée est une fervente défenseuse de l’environnement.. Spoiler alert, ce n’est pas vraiment le cas. Elle s’est fermement opposée à la loi du groupe écologiste visant à interdire les jets privés en minimisant notamment leur impact en montrant que ces vols ne représentent que 3 % des vols aériens et 0,2 % du CO2 émis.
Elle montre également que l’interdiction des jets privés aurait un fort impact sur l’économie car cela génère 910 millions d’euros de PIB et particulièrement sur son territoire dans les Alpes-Maritimes qui vit grandement du tourisme et qui « contribue au PIB à hauteur de 5,8 milliards par an ». Et cela aurait également, selon elle, des « conséquences dramatiques pour de grandes entreprises françaises comme Daher, Dassault Aviation et Airbus ».
En somme, protéger les grandes entreprises et la croissance semble plus important pour elle que de protéger le vivant et notre environnement. Mais ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’un vol Paris-Nice en jet privé c’est 2 tonnes de CO2. Autrement dit, c’est émettre en une heure ce qu’un français devrait émettre en 1 an pour respecter les accords de Paris.
« La ville des citrons n’a pas vocation à devenir un nouveau Calais »
Alexandra a dit cette phrase en parlant d’un gymnase mentonnais qui a été réquisitionné pour accueillir des mineurs non accompagnés. Cette opposition et répulsion face à l’accueil d’urgence est tout à fait cohérent avec le projet raciste et xénophobe qu’elle a porté à l’Assemblée nationale. Concernant ces mineurs, elle souhaite faire faire des tests osseux pour renforcer le contrôle.
Dans l’état actuel du droit, les personnes en migration mineures doivent obligatoirement être prises en charge par l’aide sociale à l’enfance. Selon la députée, il y aurait une forme d’abus de personnes se faisant passer pour mineurs. Rien que ça. En effet, les départements disposent d’un budget pour financer l’aide sociale à l’enfance et la députée juge que dans les départements particulièrement touchés par l’immigration, « ce coût obère grandement leur budget et limite leurs actions dans d’autres domaines ».
Alexandra Masson semble encore une fois faire passer le profit avant l’humain. Enfin, en souhaitant que les personnes en migrations fassent leur demande d’asile dans l’ambassade de leur propre pays, elle semble ne pas prendre en compte les causes diverses des départs et remet dans une certaine mesure en cause la convention de Genève.
Pour la fermeture de Sciences Po Menton, mobilisé contre le génocide à Gaza ?
Alors que les étudiants se mobilisaient pour un cessez-le-feu à Gaza et pour une paix juste et durable au Proche-Orient, la députée s’est exprimée plusieurs fois contre ce mouvement. Elle a d’abord saisi Renaud Muselier (président de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, ndlr) pour retirer toutes ses subventions à l’école de Science Politique. Et s’est ensuite plusieurs fois positionnée pour la fermeture de ce campus.
Sa priorité : l’interdiction du voile ?
Lorsqu’Alexandra Masson a été élue, elle a déclaré sur le plateau de France Bleu Azur que son premier combat serait « d’interdire le voile dans tous les services publics ». Les priorités racistes du RN sont toujours les mêmes. Alexandra Masson les incarne à elle toute seule.
Alexandra Masson vote contre le pouvoir d’achat des Français
Bien qu’elle ait fait sa campagne en 2022 comme en 2024 en totale opposition, de façade, à Emmanuel Macron notamment sur les questions de pouvoir d’achat, la députée d’extrême droite a voté comme son groupe contre l’augmentation du SMIC, contre le blocage des prix et pour la hausse des loyers… Toutes ces mesures qui auraient pu redonner du pouvoir de vivre à des familles pris à la gorge d’un bout à l’autre du pays.