« On va te buter » : le président du groupe LREM pète un câble au Sénat

« On va te buter ». François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, a littéralement pété un câble contre l’un de ses collègues sénateur, Arnaud de Belenet (alliance centriste). Une séquence passée sous les radars médiatiques, mais qui rappelle à quel point les macronistes sont des violents qui ne supportent pas la démocratie. Quand ce n’est pas le garde des Sceaux qui fait des bras d’honneur, c’est donc le chef des macronistes au Sénat qui menace l’un de ses collègues. Retour sur une séquence à peine croyable. Notre brève.

« Dans six mois, tu ne seras plus rien » : quand le président macroniste pète un câble

Une séquence passée sous les radars médiatiques. Exhumée ce vendredi 10 mars 2023, alors que les faisceaux de projecteurs sont pour une fois braqués sur le Sénat, alors que le gouvernement vient de décider d’enclencher le « vote bloqué » au palais du Luxembourg, coup de force parlementaire, véritable bras d’honneur du gouvernement au Parlement et au peuple, la séquence révèle le véritable visage macroniste. Quand leurs intérêts sont attaqués, exit les beaux sourires et les apparats propres sur soi, bonjour la violence.

Le contexte : on est le 26 janvier 2023, François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, essaye de faire passer un amendement pour maintenir une proche d’Emmanuel Macron à la tête du château de Versailles. Tout le Sénat s’y oppose. Le chef de file macroniste au Sénat ne supporte pas qu’un sénateur en particulier s’oppose à la volonté du prince : Arnaud de Belenet.

Le sénateur du groupe Union centriste fait un rappel au règlement. Il reproche à François Patriat d’avoir mimé de le viser avec un pistolet – Arnaud de Belenet reproduit alors le geste. « J’ai lu sur ses lèvres : « On va te buter ». Comme je lui demandais une précision, il a bien voulu ajouter, à haute voix : « Dans six mois, tu ne seras plus rien » », explique le centriste. « François Patriat aura remarqué que nous n’avions pas buté son amendement, pour reprendre son élégant vocabulaire. Peut-être même avons-nous ouvert la voie à l’adoption de celui-ci. À défaut d’une marque de gratitude, je lui demande au moins des excuses », lance le sénateur de la Seine-et-Marne (voir la vidéo ci-dessous).

« Comme disait Coluche, je me marre », rétorque le président du groupe Renaissance, qui explique : « J’ai montré notre collègue du doigt, comme pour dire : « On se reverra ». Mais je n’ai rien dit. Quand il est venu vers moi, je lui ai dit, en effet : « Dans six mois, tu ne seras plus rien ». Je n’ai pas à m’en excuser ». En plus d’être grossier, le chef des macronistes ne s’excuse même pas. Un comportement qui n’est pas sans rappeler celui du garde des Sceaux Dupont Moretti à l’Assemblée nationale. Mais pourquoi donc un tel niveau de tension entre les deux hommes ?

Parce que le sénateur Arnaud de Belenet, aujourd’hui membre du groupe Union centriste, était auparavant membre du groupe de François Patriat. En 2017, il a été élu en tant que sénateur LREM. Renouvelable en septembre 2023, on peut imaginer qu’il n’aura pas le soutien du parti présidentiel. « Cet incident est clos pour le moment. Vous vous expliquerez en dehors de l’hémicycle », a conclu le président de séance, le communiste Pierre Laurent. « Ou en duel équestre au Château de Versailles ? Peut-être une idée de nouvelle épreuve olympique » ironise Public Sénat.