Le mouvement de grève pour la hausse des salaires s’étend aux enseignes du groupe Leclerc. Ce vendredi 2 décembre, les 133 000 salariés sont appelés à cesser le travail avec un objectif : obtenir 10% d’augmentation de salaire. Si Michel-Édouard Leclerc veut être cohérent avec son discours alarmant sur le pouvoir d’achat, évoquant un « tsunami d’inflation » à deux chiffres qui frapperait les catégories populaires, il serait bien inspiré de commencer par s’occuper de son propre groupe. Notre brève.
Cette semaine, à travers toute la France, de Lisieux à Menneval en passant par Enval, les syndicalistes sont allés tracter devant les enseignes du groupe Leclerc. Le taux de syndicalisation est particulièrement faible dans le secteur de la grande distribution : 3,5%. Le groupe Leclerc ne fait pas exception. Mais l’activisme des militants syndicaux et la situation critique dans laquelle se retrouvent les salariés de l’enseigne, pour la plupart payés à peine plus du SMIC, les ont poussés à entrer dans l’action.
Deux revendications : l’augmentation des salaires de 10% et des recrutements massifs en CDI
Depuis 5 heures ce matin, les piquets de grève se sont dressés un peu partout : ils sont bien remplis. Pour bon nombre de travailleurs, c’est une grande première. Les ouvriers et les employés découvrent la chaleur de la lutte, prennent conscience de leur force lorsqu’ils se rassemblent et s’organisent.
Michel-Édouard Leclerc aura-t-il le courage d’être cohérent ?
Le grand patron, Michel-Edouard Leclerc s’érige en grand défenseur du pouvoir d’achat contre des multinationales qui profitent de la crise pour s’enrichir. Son discours alarmant sur un « tsunami d’inflation » à deux chiffres rejoint la campagne de la France insoumise « La vérité sur la hausse des prix ». Si le discours du dirigeant est utile dans la bataille culturelle en cours sur les causes et les responsables de l’inflation qui plongent dans la misère tous les ménages populaires du pays, des actes, sonnants et trébuchants, le seraient tout autant.
S’il est si inquiet que cela pour le pouvoir d’achat des travailleurs pauvres, rongés par une inflation à deux chiffres, une solution lui tend les bras : une augmentation de salaires à deux chiffres pour tous les ouvriers et employés des enseignes Leclerc.