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Protectionnisme : le patron du MEDEF plus à gauche que Macron

Les temps changent. L’ultralibéralisme n’a plus la cote, trop chaotique. Le protectionnisme revient en force, plus juste, plus durable. Geoffroy Roux de Bézieux, le patron des patrons a déclaré ce jeudi 17 novembre : « Il faut faire du protectionnisme intelligent. S’il y a un acte de concurrence déloyale, il faut faire la même chose. On est trop naïfs. » Le protectionnisme, mesure phare de l’Avenir en Commun, le programme qui a réuni plus de 7 millions de voix à l’élection présidentielle, s’impose aujourd’hui comme une nécessité face à l’urgence sociale et écologique. Notre article.

« Il faut faire du protectionnisme intelligent »

Interrogé sur les subventions américaines à la production de voitures électriques nationales, M. Roux de Bézieux répond : « America First, c’était le slogan de Trump, Joe Biden semble avoir repris le même comportement. À un moment, il faut faire du protectionnisme intelligent. S’il y a un acte de concurrence déloyale, en l’occurrence de protectionnisme américain, il faut faire la même chose et se mettre au même niveau. C’est une manière de créer un rapport de force. » Bon on vous rassure, le patron des patrons rêve toujours d’un monde sans barrières, donc sans limite aux profits des plus riches. Mais on sent que le rêve ultra-libéral a du plomb dans l’aile. 

« On est trop naïfs »

M. Roux de Bézieux était décidément très en forme ce matin. Il a enchaîné les tacles par derrière envers la Commission Européenne, qui ne devait probablement pas s’attendre à ce que la vindicte contre ses dogmes ultralibéraux vienne de ce côté-là de l’échelle sociale. Venant du président du syndicat du patronat, c’est pratiquement des appels à la Révolution :  « On est trop naïfs. Il y a des gens au sein de la Commission Européenne des gens qui ont gardé le prisme du début de l’Europe. » Un modèle vieux de 70 ans donc.  « Il faut réécrire notre logiciel. » Mieux vaut tard que jamais.

Le journaliste semble désarçonné. Pas l’habitude. On lui avait appris que le protectionnisme était l’équivalent de la peste pour les super-riches. Et voilà qu’ils en demandent ?! En réalité, ce n’est pas si surprenant pour Geoffroy Roux de Bézieux. La perspective d’un Mélenchon à la tête de l’État français à partir d’avril 2022 ne semblait pas lui déplaire plus que cela. 

« La libre concurrence, c’est la juste concurrence, on ne peut pas être en concurrence avec des entreprises subventionnées »

Le patron des patrons ira-t-il jusqu’à appliquer cette logique aux accords de libre-échange imposés aux États africains dont l’agriculture vivrière meurt de ces injustes mises en concurrence, par une Union Européenne qui gave de subventions l’agro-industrie ?

Après Jacques Attali qui se déclarait, mardi 15 novembre, favorable à ce que les enseignants soient payés autant que les avocats ou les médecins, comme c’est le cas en Finlande, ce qui voudrait dire pratiquement doubler leur salaire en France, un nouveau chef à plume de la mondialisation béate dans un libéralisme totalement débridé fait défection. Il n’y aura bientôt plus que Macron pour défendre cet avion qui va droit vers le crash. 

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