Daniel Julien, le patron le mieux payé de France, payé 1 698 fois plus que ses salariés. Teleperformance ne connait pas la crise. Leader mondial des centres d’appels, cette multinationale française a vu sa croissance exploser depuis 2019. Son PDG, Daniel Julien, s’est goinfré. Une orgie dans un océan de malheur. Avec un écart salarial à 1 698 en 2020, l’entreprise de Daniel Julien est la plus inégalitaire du CAC40. Autrement dit, le patron est 1 698 fois plus payé qu’un employé moyen, sans aucun doute parce qu’il travaille 1 698 fois plus dur. En 1930, Henry Ford, pionnier du capitalisme, estimait déjà que, pour qu’une entreprise soit saine, cet écart ne pouvait être supérieur à 40. Mais qui est Daniel Julien ?L’insoumission vous dresse son portrait.
Ces profiteurs de crise, ils ont des noms, ils ont des adresses. L’insoumission va s’atteler à les démasquer. Quatrième épisode de notre série sur les profiteurs de crise : Daniel Julien. Portrait.
Les « call center » de Daniel Julien, poule aux œufs d’or ?
Vous ne connaissez peut-être pas Teleperformance, mais eux vous connaissent sans doute. Leader mondial des centres d’appels, experts en service client et modération de réseaux sociaux, la multinationale fondée en France en 1978 a tiré profit de la libéralisation du marché des télécommunications à la fin des années 90 puis de la démocratisation d’internet.
Son président et co-fondateur, Daniel Julien, avait défrayé la chronique en 2016, considéré comme le « patron le mieux payé de France » , avec un salaire annuel de 18 millions d’euros. Soit près de 1 200 ans de SMIC. En 2022 il est la 326ème plus grosse fortune de France.
Symptôme du Covid-19 : L’argent n’a pas d’odeur
Avec les différents confinements, les spécialistes du numérique se sont frottés les mains. Teleperformance a réalisé +24,1 % de chiffre d’affaires en 2021, pour un total de 7 000 millions d’euros, encore en hausse par rapport à l’année précédente. Ce qui s’est accompagné d’une augmentation de 29 % sur le salaire du petit chef.
Avec un écart salarial à 1 698 en 2020, l’entreprise de Daniel Julien est la plus inégalitaire du CAC40. Autrement dit, le patron est 1 698 fois plus payé qu’un employé moyen, sans aucun doute parce qu’il travaille 1 698 fois plus dur. En 1930, Henry Ford, pionnier du capitalisme, estimait déjà que, pour qu’une entreprise soit saine, cet écart ne pouvait être supérieur à 40.
Malgré ces démesures, la multinationale a bénéficié des aides publiques sans conterparties du gouvernement et de la banque centrale européenne pour « surmonter la crise ».
Discrimination, sexisme, addiction, solitude… Le numéro vert, remède à tous les maux pour le gouvernement Macron
En ce qui concerne le « numéro vert Covid » (disponible 24/24h et 7/7j en cas de question sur le coronavirus) c’est Teleperformance qui a signé le contrat pour gérer cette plateforme. De ce côté-là, on retrouve des employés qui répondent tant bien que mal à des questions sur des sujets sur lesquels ils sont peu ou pas formés. Le gouvernement l’admet, les téléconseillers ne dispensent pas de conseils légaux ou médicaux.
Tentative douteuse de désengorger les centres d’appels du 15 sans pour autant investir sérieusement dans les hôpitaux publics ou copinage avec les gros poissons du numérique ? Quand le gouvernement dépense des millions en cabinets de conseils, on est en droit de se demander combien coûtent ses multiples contrats avec les centres d’appels.
Le télétravail oui, mais pas pour tout le monde.
Clou de notre drame en trois actes. En avril 2020, une plainte contre Teleperformance a été déposée par plusieurs syndicats. Peu ou pas d’aménagements sanitaires, partage de matériel sans désinfection préalable et renvoi d’employés syndicalisés. L’entreprise a échoué (ou n’a pas essayé) à assurer l’intégrité physique et mentale de ses travailleurs face au coronavirus.
Cette négligence aura valu la fermeture de trois de leurs sites, dont le centre responsable du numéro vert Covid, par l’inspection du travail. C’est pourtant un secteur où le télétravail serait plus qu’envisageable et les cadres, eux, y ont bien eu droit. Alors, économies de bouts de chandelles ou infantilisation des salariés ?
Daniel Julien est quant à lui confortablement installé aux États-Unis, d’où il dirige son entreprise à distance depuis 2013.
Par Céleste Robert