Macron

Législatives : les riches votent Macron. Et vous ?

Législatives. Les riches votent Macron, les pauvres Mélenchon ? « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ». Le 3 juin à Villerbanne, l’esprit des Lumières résonne. Au micro, Jean-Luc Mélenchon invoque Victor Hugo pour répondre au mépris d’Emmanuel Macron. La terrible formule du poète raisonne. Un appel à la révolte contre l’injustice, toujours plus actuel, toujours plus urgent. Depuis l’alliance du bloc populaire, l’enjeu du scrutin législatif se précise : Mélenchon, tribun du peuple ou Macron, président des riches. Dimanche dernier, un vote de classes a en effet eu lieu dans le pays. Entre la France des satisfaits et la France des écrasés. Les riches ont voté Macron. Et vous ? Notre article.

Mélenchon VS Macron : un vote de classes

Depuis l’alliance du bloc populaire, l’enjeu du scrutin législatif se précise : Mélenchon, tribun du peuple ou Macron, président des riches. Blocage des prix, augmentation des salaires et de retraites ou l’austérité sur le dos des pauvres et de leur unique héritage : les services publics ?

Au soir du premier tour, la France est coupée en deux. La France des satisfaits et la France des écrasés. La France jalouse de ses privilèges et la France épris de justice et de liberté. La France d’en haut. La France d’en bas. Sommes-nous en train d’assister en direct au retour en force de la lutte des classes ? Et si les classes sociales fondées sur les différences de revenu reprenaient leur rôle structurant de la politique ? C’est ce qui ressort de l’analyse des votes du premier tour des législatives.

Prédominance de l’âge dans la lecture du vote sur les plateaux télés, pour mieux invisibiliser l’éléphant au milieu de l’urne

Dimanche 12 juin, soirée électorale. Dans chaque émission spéciale qui se respecte, les différences de vote en fonction de l’âge sont largement commentées. « Les jeunes s’abstiennent plus et votent à gauche, les plus agés participent plus et votent plus à droite ». On peut s’interroger sur cette litanie médiatique alors qu’on est vraiment loin du scoop. Au moins depuis la présidentielle 2022, c’est une évidence, la nouvelle génération est devenue massivement la génération Mélenchon. Alors pourquoi cette prédominance de la question de l’âge dans la lecture sociologique du vote sur les plateaux télés et les « édito » politiques bien pensants ? Serait-ce pour invisibiliser une autre réalité encore plus préoccupante pour la bonne société ?

Qu’est ce qui pourrait être plus dangereux qu’une nouvelle génération terrifiée par la fin du monde, prête à tous les bouleversements politiques, économiques et sociaux pour se donner une chance face à la catastrophe climatique ?

Il faut se plonger dans l’analyse de la sociologie électorale pour découvrir l’éléphant au milieu de la pièce dont aucun partisan de Macron, journaliste ou élu ne veut parler, lorsqu’ils sont capables de le voir.

Législatives : les riches ont voté Macron, les pauvres ont voté Mélenchon

Voici ce que révèle l’institut Ipsos : « Ensemble a recueilli le tiers des suffrages des électeurs « qui arrivent à mettre de l’argent de côté » ou qui sont « absolument satisfaits de leur vie« . Les scores d’Ensemble ont été d’autant plus forts que l’on progresse dans l’échelle des revenus. En moyenne, ses candidats ont obtenu 19% des suffrages au sein des foyers disposant d’un revenu mensuel net inférieur à 2000€, 27% dans les foyers ou le revenu net est compris entre 2000€ et 3000€, 28% au-delà. »

Ipsos toujours : « La Nupes est devenu le choix n°1 des électeurs qui s’auto-déclarent des classes « populaires«  (32%). Elle est aussi à près de 30% des suffrages sur l’ensemble des électeurs « dont les revenus permettent juste de boucler le budget« , ou « qui vivent sur leurs économie ou à crédit« . L’analyse mise en avant par l’institut s’arrête sur les catégories subjectives, en fonction de la manière dont les gens se perçoivent.

Il faut entrer dans le détail pour arriver à la plus brute des réalités sociologiques. Une corrélation parfaite : Plus on descend dans l’échelle des revenus mensuels net par foyer, plus le vote Nupes est important. Plus de 3000 euros : 22%. Entre 2000 et 3000 euros : 26%. Entre 1250 et 2000 euros : 28%.

En-dessous de 1250 euros : 34 % pour la Nupes. 15 points de plus que les macronistes et 13 points de plus que les lépinistes !

Dimanche 12 juin, c’est clair. Les plus pauvres ont voté Mélenchon, les plus riches pour Macron. L’extrême droite ne parvient plus à jouer le rôle que leur avait assigné un système à bout de souffle : diviser les classes populaires. Les exclus, les fachés, les insatisfaits abandonnent la division identitaire pour se rassembler autour de la question sociale. La raciste en cheffe tente désepérement de jeter dans le même sac « les destructeurs d’en haut et les destructeurs d’en bas ». Peine perdue.

Ceux d’en bas sont désormais convaincus de la nécessité de détruire le système de privilège de la caste macroniste pour reconstruire la souveraineté du peuple ; détruire la culture égoiste de la compétition et du chacun pour soi pour constuire des collectifs de solidarité ; détruire le système capitaliste d’exploitation sauvage de la Terre pour offrir un monde viable à leurs enfants.

Ceux d’en bas déferleront-ils sur les bureaux de vote dimanche 19 juin pour propulser Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre? Saisiront-ils le bulletin de vote marqué du V de la victoire du peuple mettre un terme à vingt ans de règne de ceux qui se gavent ?

Réponse dans quatre jours.