Ce jeudi 25 novembre 2021 sort aux éditions seuil « Génération Mélenchon », le premier livre d’Adrien Quatennens, député du Nord et coordinateur de La France insoumise (LFI). Un ouvrage mettant en lumière la réalisation peut-être la plus précieuse de la vie de Jean-Luc Mélenchon : avoir réussi à constituer autour de lui une équipe très jeune, prête à gouverner grâce aux responsabilités et à l’expérience engrangée à l’Assemblée nationale et au Parlement européen. Une équipe formée intellectuellement à la théorie de l’ère du peuple et de la révolution citoyenne, écologique et sociale. Adrien Quatennens, 31 ans, est l’illustration de cette #GenerationMelenchon née dans les années 90 qui s’est politisée grâce à Jean-Luc Mélenchon, et qui assure la pérennité du combat des insoumis. Notre article.
Comment ce grand rouquin à la coupe en brosse aérodynamique, a-t-il débarqué dans le paysage médiatique politique du pays ? Adrien Quatennens a en effet réalisé une entrée fracassante dans le champ politique et médiatique français. Inconnu jusqu’en 2017, il est devenu la personnalité politique de gauche la plus invitée dans les médias en 2020. Que s’est-il passé ?
Cela peut sembler difficilement croyable, mais le coordinateur des insoumis est né en… 1990. Vous avez bien lu, Adrien Quatennens a 31 ans. Mais loin d’être un cas isolé, Adrien Quatennens est ce qu’on appelle un idéal type en sociologie : il incarne la #GenerationMelenchon, cette génération née dans les années 90 qui s’est politisée grâce aux discours de Jean-Luc Mélenchon.
Et c’est là une prouesse qu’on ne pourra jamais enlever au leader des insoumis : avoir réussi à politiser une génération entière. Dans une époque où la défiance pour la politique dans son ensemble est si forte, où l’abstention fracasse le pays et particulièrement sa jeunesse, Jean-Luc Mélenchon aura réussi, par sa qualité de tribun, denrée devenue particulièrement rare dans le champ politique du 21ème siècle, par sa qualité intellectuelle, en Histoire, en Économie, en Sociologie, en Philosophie, à passionner de jeunes gens enfermés dans leurs chambres, dans leur époque, qui ne se serait sans doute jamais engagés sans ses discours.
Adrien Quatennens est de ceux-là. Il n’avait rien qui le prédestinait à une carrière politique, tout au contraire. Adrien Quatennens, les députés macronistes l’appelaient le « député call-center » au début du quinquennat. Preuve s’il en fallait du mépris de classe dégoulinant de la macronie. Celle pour qui certains êtres humains sont des gens « qui ne sont rien ». Celle pour qui les Français sont des « gaulois réfractaires au changement », des « illettrés », des « fainéants » qui ne veulent pas « traverser la rue pour trouver un travail », pour « se payer un costard », pour « rêver d’être milliardaire ».
Très loin du discours macroniste d’« ouverture sur la société civile », la sociologie des députés LREM ne trompe pas : très forte surreprésentation des chefs d’entreprise (17%), de cadres supérieurs et dirigeants (20%), de membres des professions libérales (12%), pour un impressionnant total de 68,6% des 529 députés LREM élus en 2017 appartenant aux classes supérieures, contre seulement 8,5% d’employés du secteur public et privés et 0% d’ouvrier (catégories socioprofessionnelles représentants… 45% de la population active en 2021, NDLR).
Adrien Quatennens a fracassé la porte de ce petit monde. Élu député de la première circonscription du Nord à 50 voix près en 2017, le grand rouquin à la coupe en brosse s’est vite fait un nom dans les couloirs du palais Bourbon. Et pour cause, ses discours à la tribune vont vite faire raisonner les murs de l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Et impressionner. Même pas 30 ans, et une assurance déroutante. Les médias vont vite s’arracher ce nouveau visage de la gauche française qui répond aux questions et aux attaques des journalistes sans jamais se démonter.
Mais d’où sort donc cette machine ? Comment en est-t-il arrivé là ? Il y a dix ans, Adrien Quatennens a assisté à un meeting de Jean-Luc Mélenchon, il avait alors 21 ans. Convaincu par le programme et la personne pour le porter, le jeune homme s’engage. Et en une poignée d’années, « partant de si peu et alors que la politique n’avait rien d’évident dans le milieu dans lequel [il a] évolué », Adrien Quatennens devient un compagnon de route de Jean-Luc Mélenchon et se fait élire député.
Il est, avec Caroline Fiat, première aide-soignante à se faire élire députée de l’Histoire de l’Assemblée nationale, avec Jean-Hugues Ratenon, au RSA activité et élu député, de ces nouveaux visages qui détonnent dans la sociologie bourgeoise de l’Assemblée nationale. Raillés par les députés de la majorité, le « député call-center » et la « députée bac moins 2 » vont vite faire fermer les bouches macronistes. Comme Mathilde Panot, plus jeune présidente de groupe de l’Histoire de l’Assemblée nationale, ou Manon Aubry et Manuel Bompard au Parlement européen, ces jeunes élus, à peine trente ans, vont endosser les responsabilités et forcer le respect.
Ils sont cette génération Mélenchon. Cette génération que le tribun insoumis a patiemment construite, assurant la pérennité du combat insoumis et plus généralement de la gauche française. Car quoi qu’il arrive, Jean-Luc Mélenchon aura fait émerger une multitude de nouveaux visages de gauche dans le paysage médiatique français, et cette prouesse, personne ne pourra jamais le lui enlever. Une incroyable vague de plus de 30 000 témoignages s’est d’ailleurs constituée récemment sous le hashtag #GenerationMelenchon.
C’est donc le nom qu’a choisi Adrien Quatennens pour son premier ouvrage. Le député du Nord n’est pas dupe. Si son histoire on lui demande souvent de la raconter, c’est aussi pour pour « mieux connaître, vu de l’intérieur, le fonctionnement de cet homme qui ne laisse
personne indifférent. Peut-être aussi pour le comprendre autrement qu’au travers de l’image renvoyée par le filtre, souvent déformant, des médias ». Pour en savoir plus, aussi, sur cette belle histoire de transmission « entre un combattant aguerri de la politique » et « un jeune engagé qu’on a vu y débarquer de nulle part ».
Cette histoire d’Adrien Quatennens, c’est l’histoire de toute une génération qui est arrivée dans la lutte grâce au talent oratoire d’un homme. C’est l’histoire d’une génération qui est sortie de l’apathie de son époque, pour faire ce qu’il y a sans doutes de plus beau dans la vie : s’engager pour les autres, pour continuer à dérouler le fil rouge lancé par nos ancêtres en 1789, pour continuer contre vent et marée à porter l’espoir d’une révolution citoyenne, écologique et sociale pour le pays. Cette Histoire, c’est l’histoire de la génération Mélenchon.
Par Pierre Joigneaux.