On pouvait s’y attendre. Les deux mastodontes Français du sondage, l’IFOP et IPSOS, ont décroché le gros lot de la part de l’Élysée. Ces deux instituts de sondages qui gomment scandaleusement le vote populaire dans leur méthode de calcul, ont en effet remporté un marché de bons de commande lancé par le Service d’information du gouvernement (SIG) d’une valeur totale de… 13,9 millions d’euros.
L’IFOP, la société dirigée par Stéphane Truchi, a remporté le principal lot, d’un montant potentiel de 3 millions €, pour mener des enquêtes téléphoniques pour l’Élysée. L’Ifop a quant à elle perçu une enveloppe d’un million d’€ pour réaliser des études qualitatives pour l’Élysée, via des réunions de groupe.
Problème, ces deux instituts faussent les sondages en gommant le vote populaire. Une tentative de tronquer la course à la présidentielle, d’influencer des stratégies de « vote utile » des électeurs (en fonction des candidats les mieux placés dans les sondages)… le tout sur fond de millions de marchés avec l’Élysée.
La tambouille des deux instituts est très simple : on demande aux personnes sondées d’indiquer, sur une note de 1 à 10, quelle est la certitude qu’ils aillent voter pour le premier tour de l’élection présidentielle. Puis on retire de l’échantillon toutes les personnes qui n’affirment pas leur intention d’aller voter avec une certitude de 10/10.
Si l’on ne retient que les personnes se disant certaines d’aller voter (10/10 sur cette échelle), alors on obtient une estimation du taux de participation ridiculement basse. Pour le sondage IFOP publié au mois de juillet, cette participation est estimée à 49,7% selon la notice. Pour le sondage IPSOS du jour, cette estimation est de 53%.
Cela représente un taux de participation de… 25 à 30 points inférieur au premier tour de l’élection présidentielle de 2017. L’information principale, si on croit ces sondages, et qui devrait faire la Une de tous les médias du pays devrait donc être la suivante : « 50% d’abstention prévu pour la présidentielle ! ». Mais ce n’est pas ce qui préoccupe ces sondeurs régalés par l’Élysée.