Un élu d’extrême droite abat un homme en pleine rue

L’affaire retourne la classe politique italienne. Massimo Adriatici, un élu d’extrême droite italien, adjoint municipal à la sécurité de Voghera (nord), a tué par balle un homme d’origine marocaine au cours d’une altercation sur place publique ce mardi 20 juillet 2021. Un acte de « légitime défense », selon le chef de son parti, Matteo Salvini, qui s’inscrit dans un contexte d’armement des réseaux d’ultra droite italiens. Notre article.

La victime, touchée par un tir à la poitrine, est un homme d’origine marocaine de 39 ans. Selon la presse locale, il importunait une femme à l’extérieur d’un bar de Voghera, près de Padoue, lorsque l’élu municipal est intervenu. Le coup de feu serait parti accidentellement.
Pour Matteo Salvini, ancien ministre de l’Intérieur, M. Adriatici a « a agi accidentellement par un tir qui a malheureusement tué un ressortissant étranger », a-t-il estimé dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Il était selon lui, en « état de légitime défense ».

« Dans un pays civilisé et démocratique, un adjoint ne tire pas sur une personne« 

Le sénateur Alan Ferrari, élu centre gauche de la région, a aussitôt exhorté Matteo Salvini à condamner les faits. « Dans un pays civilisé et démocratique, un adjoint ne tire pas sur une personne« , a-t-il estimé. La députée du Mouvement 5 Étoiles, du Valentina Barzotti a déclaré « Il est inacceptable qu’un homme non armé puisse perdre la vie à cause d’un coup de feu tiré sur la place publique, comme si nous étions au Far West »

En 2018, dans un entretien au journal italien la Provincia Pavese Massimo Adriatici avait déclaré, au sujet des armes à feu, que leur usage « doit être justifié par un danger réel, pour la personne qui l’utilise, pour ses biens ou ceux d’autrui. Mais cela ne veut pas dire se faire justice soi-même. (…) Le coup de feu doit être le dernier recours, la dernière chance d’être mis en place s’il n’y en a pas d’autres. »

Un véritable arsenal de guerre retrouvé dans les réseaux d’ultra droite italiens

Cette affaire nous rappel la saisie de Juillet 2019 effectué par le RAID italien. La police, qui enquêtait sur des sympathisants d’extrême droite, avait découvert dans un entrepôt du nord de l’Italie un véritable arsenal de guerre, avec un missile de fabrication française en parfait état de marche et un stock de fusils d’assaut « de toute dernière génération ».


Trois personnes ont été arrêtées : le propriétaire du hangar, un Suisse de 42 ans, et son associé italien de 51 ans, ainsi que Fabio Del Bergiolo, 50 ans, un ancien candidat sur les listes de Forza Nuova qui traite les immigrés de « singes, « nègres » et d' »envahisseurs » dans ses conversations téléphoniques selon la police.


Les policiers avaient retrouvé sur place neuf fusils d’assaut, une mitraillette Scorpion, trois fusils de chasse, sept pistolets, 20 baïonnettes, 306 articles de tir (silencieux, lunettes…), plus de 800 munitions de tous calibres, ainsi que la cabine de pilotage d’un avion de combat. Le tout orné de matériel de propagande néonazie, dont une plaque bleue « Place Adolf Hitler » et des croix gammées.