Féminicide – Scandale : le policier en charge de la plainte de Chahinez Daoud condamné pour… violence intra-familiale

La nouvelle est tombée comme un véritable coup de massue. Dans l’affaire du féminicide de Mérignac, le policier en charge de recueillir le 15 mars 2021 la plainte de Chahinez Daoud contre son mari violent, venait d’être condamné pour… « violence intra familiale ». Selon le Canard enchaîné, sa hiérarchie était « parfaitement au courant » et jugeait l’affectation du policer au bureau des plaintes « discutable ». Chahinez Daoud finira brûlée vive deux mois plus tard. Une nouvelle preuve des dysfonctionnements de la justice et de la police et du manque de moyens pour mettre fin au fléau des féminicides. Notre article.

Brûlée vive. Le féminicide de Chahinez Daoud le 4 mai dernier à Mérignac avait suscité une vague d’indignations dans le pays et provoqué une mission conjointe de l’inspection générale de l’administration et de l’inspection générale de la justice.

Une nouvelle pierre vient s’ajouter au dossier : le policier qui a pris la plainte de Chahinez Daoud contre son mari violent, deux mois avant son assassinat, était lui même sous le coup d’une enquête administrative après une plainte de son épouse. Le policier, qui a reconnu les faits, précise être « suivi par un addictologue ».


Le tribunal correctionnel de Bordeaux l’avait condamné le 10 février 2021, à une peine de huit mois de prison avec sursis probatoire et non inscription de cette condamnation au casier judiciaire B2, selon le parquet. Un mois plus tard il recevait Chahinez Daoud dans son bureau.
Le conseil de discipline « ne s’est pas encore tenu » précise la police nationale.


Une latence judiciaire et administrative qui a conduit le policier à négliger volontairement les signaux d’alertes ou du moins à les sous estimer. C’est ce qu’a annoncé le 10 juin le gouvernement à la suite du rapport de mission d’inspection.Il apparaît une série de défaillances dans le suivi du conjoint violent multirécidiviste et la protection de la victime.
Dans son rapport, la mission d’inspection souligne que « la grille d’évaluation du danger et la fiche d’évaluation des victimes » ont effectivement été « remplies » puis transmises par le policier au parquet, mais selon elle « il existe un doute sérieux sur le soin avec lequel ces grilles ont été renseignées ».

Selon le Canard enchaîné, sa hiérarchie était « parfaitement au courant » et l’un de ses chefs reconnaissant que « son affectation au bureau des plaintes “était discutable”». Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants, est morte le 4 mai, après avoir été blessée par balles par son mari violent récidiviste dont elle était séparée, qui l’avait ensuite immolée par le feu dans la rue.