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Scandale d’État : quand le n°2 de l’Élysée se soustrait à une commission d’enquête parlementaire

Nouveau pied de nez aux droits du Parlement. Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire LFI et présidente de la commission d’enquête sur la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences, a convoqué à 2 reprises Alexis Kohler pour qu’il s’explique sur son implication dans l’affaire d’Etat Veolia-Suez. En vain.

En effet, la presse avait révélé que l’ombre du secrétaire général de l’Elysée avait pesé sur le dossier de l’OPA. Il a veillé, tout au long de l’opération, à ce que le projet d’Antoine Frérot, ami de Macron et président de Véolia, soit mené à bien. Il avait notamment appelé 2 syndicalistes de la CFDT avant le conseil d’administration du 5 octobre 2020 qui avait bouclé la vente des parts d’Engie dans Suez à Véolia, pour les convaincre de sortir de la salle, contre l’avis de leur confédération. Pourtant, les représentants de l’Etat avaient voté contre l’OPA au conseil.

Quand il s’agit de s’expliquer sur son action, le secrétaire général de l’Elysée disparaît. Il a refusé une première fois de se rendre à une audition devant les députés de la commission d’enquête sur l’eau, prétextant qu’il n’était pas disponible et que les ministres convoqués sauront répondre à toutes leurs questions. À la suite d’une nouvelle convocation de la Présidente, le protégé de Macron a carrément fait le mort ! Pourtant, la loi l’oblige à se présenter devant une commission d’enquête, au risque d’une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende.

Mais Alexis Kohler se croit tout permis, comme si l’impunité du monarque présidentiel rejaillissait sur lui. Cette affaire prouve une nouvelle fois la dérive de la Vème République, où l’Elysée est un sanctuaire qui ne rend jamais de comptes à personne. Ce refus de se présenter devant une commission d’enquête est un scandale démocratique de plus dans une Macronie qui méprise le pouvoir parlementaire.