Retour de la Marche des Fiertés LGBT+ ce samedi 26 juin

Samedi 26 juin 2021, aura lieu la Marche des Fiertés LGBT+ de Paris et d’Île-de-France. Pour cette année 2021, l’Inter-LGBT (l’inter-associative qui organise la Marche des Fiertés, ndlr) a décidé d’organiser une manifestation se voulant plus politique, sans char ni sponsor d’entreprises privées. Objectif : défiler pour exiger le respect des droits des personnes lesbiennes, gays, bi·es, trans et intersexes (LGBTI), refuser la montée des idées d’extrême droite et dénoncer l’inaction du gouvernement Macron sur les questions LGBTI depuis le début du quinquennat. Comme chaque année, La France insoumise et ses parlementaires y participeront.

La Marche des Fiertés : depuis quand en France ?

Loin de l’image qu’elle peut parfois véhiculer, la Marche des Fiertés est une manifestation politique revendicative. En France, les premières manifestations LGBTI ont lieu dans les années 1970. Les mouvements de libération homosexuelle connaissent alors un développement important. Marqués par Mai 1968 mais aussi par les émeutes de Stonewall aux Etats-Unis, les groupes homosexuels et lesbiens rompent avec la modération des associations dites « homophiles » de l’après-guerre et décident de manifester publiquement leurs revendications. Ces organisations homosexuelles et lesbiennes radicales sortent du placard en organisant leur présence à certaines manifestations. Ce sera le cas, par exemple, au 1er mai 1971 où le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) s’invitera dans les cortèges des syndicats.


À la fin des années 1970, plusieurs marches homosexuelles revendicatives sont organisées. Elles rassemblent à chaque fois plusieurs centaines de personnes. En 1980, le Comité d’urgence anti-répression homosexuelle (CUARH) organise une manifestation contre « les discriminations anti-homosexuelles », à laquelle la Ligue des Droits de l’Homme participe. À l’issue de cette marche, une pétition de 15 000 signatures demandant l’abrogation de discriminations dans la Loi est rendu aux élu·es communistes et socialistes. En 1981, juste avant le premier tour de l’élection présidentielle, entre 10 000 et 15 000 personnes participent à la marche organisée par le CUARH. C’est la première manifestation LGBTI massive en France. François Mitterrand s’engage. À peine élu, il interdit le fichage des homosexuel·les. En 1982, l’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales et la majorité sexuelle est fixée à 15 ans pour tout le monde quelque soit sa sexualité.

Des marches politiques

Depuis 1979, des manifestations pour les droits des personnes LGBTI ont lieu annuellement en France. Leur organisation renforce la structuration du mouvement LGBTI composé de plusieurs dizaines d’associations, organes de presse, etc. À Paris, des nouveaux lieux de vies LGBTI se créent dans le Marais, à Pigalle ou encore dans la rue Saint-Anne. Avec les bars, discothèques, librairies, etc., se développent des nouvelles sociabilités. Mais durant les années 1980, l’épidémie de VIH/Sida frappe aussi de plein fouet les personnes LGBTI. En quelques années, toute une génération fait face à la peur de la mort, l’exclusion, la recrudescence des discrimination et du discours homophobe. Face à l’épidémie, de nouveaux modes de militantisme LGBTI apparaissent et de nouvelles solidarités se construisent. 


La situation des personnes LGBTI conduit à l’élaboration de nouvelles revendications pour créer une société aux nouveaux droits et sans discrimination. Au fil des ans, les mouvements LGBTI poussent les politiques à se positionner sur la question du partenariat civil, de la lutte contre les discriminations et pour l’accès universel au mariage, à l’adoption et à la PMA, etc. Chaque marche organisée par les associations LGBTI est avant tout une marche politique. Si la dimension festive est présente, chaque marche est là pour porter des revendications politiques concrètes. À chaque marche, des minutes de silence sont également prévues pour commémorer l’ensemble des morts de l’épidémie de VIH/Sida. Plus généralement, les marches sont aussi un lieu utile pour de nombreuses personnes qui y trouvent la force de s’assumer et de voir qu’elles ne sont pas seules.

Samedi, nous participerons à la Marche des Fiertés pour montrer que nous voulons une société égalitaire, débarassée des discriminations. Il y a encore tellement à faire ! Depuis le début du quinquennat de Macron, aucune avancée n’a eu lieu. Même la PMA pour tou·tes au rabais n’est pas encore adoptée ! Pire, tous les classements internationaux montrent une régressions des droits et de l’égalité sous Macron. Les études de SOS Homophobie témoignent quant à elle d’un nombre croissant d’actes LGBTIphobes. Samedi, nous marcherons donc pour une société meilleure, égalitaire, qui refuse les idées nauséabondes de l’extrême droite et des réseaux LGBTIphobes. Par notre nombre, nous montrerons que la France que nous voulons est la République sociale, de l’égalité et de la fraternité réelles qui garantisse l’automonie et la liberté de toutes et tous. Rendez-vous samedi 26 juin à 15h à Eglise de Pantin derrière le char insoumis.

Par Clément Verde.