La croisade contre l’égalité des droits menée par les forces réactionnaires au sein de l’Union européenne ne cesse de poursuivre ses attaques LGBT-phobes. La Pologne est évidemment tristement connue pour ses zones dites « libres de LGBT » qui couvrent le tiers de son territoire. La Hongrie de l’autocrate nationaliste Viktor Orbán émule sa voisine dans l’institutionnalisation de la discrimination. En effet, le 15 juin, le Parlement hongrois a décidé de se doter d’une loi visant à interdire la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs, rejoignant en cela la Russie de Vladimir Poutine et ouvrant la voie à un projet similaire des autorités polonaises. Par cette loi le gouvernement hongrois va pouvoir museler les ONG de défense des droits LGBTI ainsi que l’ensemble des films, séries, livres et programmes éducatifs où les personnes LGBTI sont évoquées.
Cette loi sans précédent au sein de l’Union européenne a suscité une vague d’indignation à travers tout le continent et des élans de solidarité avec les militant-es et personnes LGBTI vivant en Hongrie. Ainsi, la ville de Munich avait-elle prévue d’illuminer son stade aux couleurs du drapeau arc-en-ciel à l’occasion du match de l’Euro devant opposer l’Allemagne à la Hongrie. Las, l’Union des associations européennes de football (UEFA) a refusé le projet de la capitale bavaroise prétextant d’une prétendue obligation de neutralité politique du fait de ses statuts. Face aux persécutions et discriminations de toute nature il n’existe aucune prétendue neutralité politique possible. La décision de la confédération européenne est un acte de lâcheté et de complicité avec l’homophobie d’État de la Hongrie.
L’UEFA n’est malheureusement pas seule dans la lâcheté et la complicité face au gouvernement réactionnaire de Orbán. Il a fallu attendre une semaine pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se décide à qualifier la loi hongroise de « honte ». Et encore ne l’a-t-elle parce que parce treize États (désormais quinze) de l’Union européenne ont décidé de dénoncer l’adoption de cette loi. Et pourtant, ces mêmes États, au premier rang desquels la France d’Emmanuel Macron, n’ont-ils pas cédé au chantage de la Pologne et de la Hongrie au mois de décembre de 2020 sur l’adoption d’un mécanisme conditionnant le versement de fonds européens au respect de l’État et des droits humains ?
Sous la présidence portugaise de l’Union européenne aucun progrès n’a été réalisé dans les procédures lancées contre la Hongrie et la Pologne. La Commission européenne retarde, en toute illégalité, l’application du règlement sur l’État de droit à tel point que le Parlement européen la menace de poursuites devant la Cour de justice de l’Union européenne. La future présidence slovène de l’Union européenne ne fera rien non plus contre la Hongrie, alors que son gouvernement s’enfonce dans la réaction autoritaire et avait soutenu en décembre 2020 la Hongrie et la Pologne. La présidence française de l’Union européenne début 2022 mettra-t-elle fin à l’impunité homophobe qui sévit en Hongrie et en Pologne ? Les député-es de la France insoumise à l’Assemblée nationale et au Parlement européen y veilleront. Il faut rompre avec cette Europe de la lâcheté et de la complicité face aux réactionnaires et à l’extrême-droite. Une victoire de Jean-Luc Mélenchon en 2022 et son arrivée à la présidence de l’Union européenne en serait assurément l’occasion.