Mathilde Panot, Vice-présidente du groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, a démoli la réforme de l’assurance chômage ce vendredi 18 juin 2021 dans l’hémicycle. Un coup de projecteur sur la réforme de la honte dont vous n’entendez que très peu parler. Et qui s’annonce pourtant sanglante pour 2,3 millions de Français.
« Aucune Française, aucun Français, ne sera laissé sans ressources » Emmanuel Macron, 16 mars 2020.
« Nous ne laisserons tomber personne », Bruno Le Maire, 27 mars 2020.
Et pourtant, Madame la Ministre. Et pourtant, ils sont 2,3 millions. 2,3 millions d’intermittents de l’emploi que vous avez condamnés à la mort sociale. 60% d’entre eux ont moins de 34 ans. Du jour au lendemain, la crise sanitaire du Covid-19 a balayé leurs jobs et leurs revenus d’un même geste.
Celles et ceux qui servent vos repas, assurent votre sécurité, font la plonge en coulisses, vous guident au musée, ont du manifester durant des mois pour que vous daigniez réagir. Dans votre immense bonté, vous avez indemnisé une infime partie d’entre eux avec un revenu de 900 euros, sous le seuil de pauvreté, mais attention ! Avec des conditions. Résultat : la majorité reste sans aucun droit. Vous ne dissimulez même pas votre acharnement à leur égard.
Les intermittents de l’emploi seront les premières victimes de votre réforme indigne de l’assurance chômage. Le collectif des intermittents précaires sonne l’alerte : leur allocation pourrait baisser de 50%.
Ah ! Dommage que ces intermittents de l’emploi ne soient pas des entreprises du CAC40 ! Pendant que vous durcissez les conditions qui donneront accès aux premiers à un revenu bien inférieur au seuil de pauvreté, vous arrosez les secondes d’argent public sans conditionnalités ni sociales, ni fiscales, ni écologiques.
15,5 milliards d’euros supplémentaires à des entreprises, sans aucune contrepartie. 155 milliards d’euros d’argent public débloqués en France en 2020 pour soutenir les entreprises privées. 100% des groupes du CAC40 ont bénéficié et bénéficient encore d’aides publiques spéciales COVID-19.
On connaît la chanson : « quoi qu’il en coûte » pour ces multinationales, et « pas d’argent magique » pour les intermittents de l’emploi et pour les chômeurs en général, que vous dépouillez pour faire 2,3 milliards d’euros d’économies. Voilà l’indécence de votre politique.
Madame la Ministre, faut-il s’appeler Air France ou Sanofi pour que la solidarité nationale s’applique enfin ?
Renoncez à cette réforme de l’assurance chômage, renoncez à cette réforme de la honte.
Par Mathilde Panot.