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+51 milliards pour les actionnaires : on taxe les profiteurs de crise ?

Crise ? Quelle crise ? Les groupes du CAC40 s’apprêtent à verser… 51 milliards d’euros à leurs actionnaires. Quand 10 millions de Français survivent sous le seuil de pauvreté. Une envie de gerber, c’est l’effet que procure la lecture d’«Allo Bercy», le dernier rapport de l’observatoire des multinationales.

51 milliards d’euros. Soit 22% de hausse par rapport à l’année passée. Alors même que le résultat net agrégé du CAC40 s’est effondré de plus de 55%. Mais peu importe les indicateurs économiques, le monde pourrait s’effondrer, que les actionnaires continueraient à être grassement gavés par le CAC40. Et par le gouvernement. 100% des groupes du CAC40 ont en effet bénéficié et continuent de bénéficier d’aides publiques (chômage partiel, plans d’urgence, plan de relance, soutien de la BCE, etc)… sans aucune contrepartie.

Des milliards d’euros d’argent public qui ruissellent directement sur les comptes en banques des actionnaires. Le reste de l’économie, les PME, les petits commerces, l’Hôpital public, l’école, l’Université, la culture… tout peut s’écrouler, pas les profits des actionnaires. C’est la règle d’or de la politique macroniste. Peu importe que Joe Biden lui même, le révolutionnaire Président des États-Unis, ait affirmé que la théorie du ruissellement n’avait jamais fonctionné.

À travers son «plan de relance», le gouvernement continue à faire pleuvoir des milliards d’euros sans aucune contrepartie sur ces grands groupes du CAC40 trop heureux de pouvoir se gaver d’argent public tout en continuant à licencier. Trop heureux de continuer à déverser notre argent sur ses actionnaires. Nommons-les, ces profiteurs de crise. Total : 7,6 milliards d’euros de dividendes (malgré une perte nette sur l’année de 7,2 milliards). Sanofi : 4,8 milliards. Axa : 3,7 milliards. LVMH : 3 milliards. Vivendi : 2,8 milliards. Et ainsi de suite.

Heureusement que notre courageux ministre de l’économie a « demandé » en avril dernier à ces entreprises de ne pas verser de dividendes. Sanofi est peut-être l’exemple le plus révoltant : 1 milliard 500 millions d’euros de Crédit d’impôt recherche, des centaines de postes supprimés à travers le pays dans sa branche recherche et développement… en pleine pandémie mondiale, alors que la France n’a toujours pas trouvé de vaccin. Mais le groupe s’apprête à reverser… 4,8 milliards d’euros à ses actionnaires.

La France insoumise réclame depuis des mois le conditionnement des aides publiques à ce qu’il n’y ait aucun licenciement dans les entreprises qui font des bénéfices ainsi qu’une taxe sur les profiteurs de crise. Même le Fonds monétaire international recommande une taxe provisoire sur les plus riches. Mathilde Panot, la vice-présidente du groupe parlementaire de La France insoumise, porte une proposition de loi visant l’instauration d’une taxe sur les profiteurs de crise. Elle sera débattue le 6 mai à l’Assemblée nationale à l’occasion de la niche parlementaire des insoumis. Le moment d’ouvrir enfin le débat sur les profiteurs de crise ?

Par Pierre Joigneaux.