Super League : le séparatisme des riches

Dimanche 18 avril, douze des plus grands clubs européens de football ont annoncé leur volonté de fonder une nouvelle compétition européenne : la « Super League ».

La volonté affichée est claire : générer toujours plus de profits en passant de 2 milliards de chiffres d’affaires à 6 milliards. La banque JP Morgan a d’ores et déjà annoncé qu’elle financera ce projet à hauteur de 6 milliards d’euros. Cette banque est bien connue puisqu’elle porte une responsabilité importante dans la crise des subprimes de 2008. Cela ne l’a pas empêché d’être renflouée à coups de milliards et de continuer ses pratiques frauduleuses puisqu’elle a été condamnée en 2020 pour manipulation des marchés.

Alors que la crise sanitaire bat son plein et que le sport amateur est à l’agonie, cette avidité des plus riches s’accompagne, de plus, d’une disparition du mérite sportif. En effet, dans le format annoncé, ces douze clubs seraient assurés d’y participer sans risque de relégation. Cerise sur le gâteau, les clubs fondateurs contrôleraient la compétition en invitant, à leur discrétion, d’autres clubs « moins importants ».

Ne soyons pas dupes, l’équité sportive n’a jamais été au cœur des grandes compétitions européennes où les clubs les plus riches ont toujours trusté les premières places et se sont toujours gavés avec les bénéfices en ne laissant que des miettes pour les « petits ». Aucun mécanisme de solidarité de grande ampleur n’a jamais été mis en place. Le « Fair-play financier » qui n’a jamais fonctionné va complètement disparaître au profit d’une absence totale de contraintes.
Pour autant, la création de cette « Super League » va encore plus loin avec une attaque majeure aux principes du sport et l’apparition d’une « oligarchie » du football. Comme souvent dans le football, le projet s’est en plus construit dans une opacité totale sans consultation des supporters et des joueurs, pourtant acteurs principaux du football. La « Super League » est la traduction sportive de ce qu’est le séparatisme des riches.

Le monde d’après-COVID, dans le sport aussi, doit être celui de la solidarité et du tous ensemble.