Une victoire qui met du baume au cœur dans la période. Cédric Herrou, l’agriculteur le plus connu de la vallée de la Roya, devenu célèbre pour son engagement auprès des migrants, vient d’être définitivement relaxé. La fin d’un long acharnement judiciaire. La Cour de cassation vient de rejeter ce mercredi 31 mars un pourvoi du parquet général de Lyon. L’agriculteur au béret était poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d’Italie et organisé un camp d’accueil en 2016 dans les Alpes-Maritimes.
La fin d’un long feuilleton judiciaire. Et une victoire pour la fraternité républicaine. Après 11 gardes à vues et 5 perquisitions, l’un des portes étendard de la solidarité dans notre pays est enfin libre. Un joli message envoyé pour celui qui avait saisi le Conseil constitutionnel en 2018, et avait déjà obtenu la constitutionnalisation du « principe de fraternité ». Une décision historique des « sages » datant de juillet 2018 consacrant « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ». Le fameux délit de solidarité avait cependant été remis à l’ordre du jour par Gérald Darmanin, notamment à Calais où des députés insoumis s’étaient vu condamnés à une amende pour avoir… distribué de la nourriture à des personnes migrantes.
« Cette décision met fin à l’acharnement du parquet à l’encontre de Cédric Herrou et permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n’a fait qu’aider autrui, et que dans notre République la fraternité ne peut pas être un délit » a réagi son avocate, Maitre Sabrina Goldman. L’avocat à la Cour de Cédric Herrou, Me Patrice Spinosi, y voit un « véritable camouflet. Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu’aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l’encontre d’une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu’il agit de façon désintéressée, qu’il appartienne ou non à une association. ». Une belle victoire pour la fraternité humaine.