RN Bardella

4,1 millions de mal-logés en France : le rapport choc de la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre a sorti ce 1er février 2021 son 26ème rapport sur l’état du mal-logement dans notre pays. Les chiffres font froid dans le dos. 4,1 millions de Français sont mal-logés. 300 000 personnes sans domicile. Depuis 1984, l’effort public pour le logement n’a jamais été aussi faible. 4 milliards d’euros d’économies sur les APL sont encore attendus en 2021. La misère fracasse notre pays, mais le gouvernement déverse des milliards sans contrepartie tout en faisant « en même temps » des économies sur la détresse humaine.

300 000 personnes sans domicile dans la sixième puissance mondiale

Il y a un an, l’insoumission était à la journée de présentation du 25ème rapport de la fondation Abbé Pierre. Cette année, covid-19 oblige, la présentation du 26ème rapport sur le mal-logement de l’association fondée en 1988 par l’Abbé Pierre, s’est déroulée par le biais d’un live plateau à retrouver sur la page Facebook de la fondation. En un an, tant de choses ont changé. L’ouragan du coronavirus est passé par là. Et le virus du mal-logement et de la misère s’est étendu dans notre pays.

Les chiffres sont glaçants. La France compte 4,1 millions de mal-logés. L’ONG alertait déjà en novembre sur les 300 000 personnes sans domicile dans notre pays. 300 000 hommes, femmes et enfants privés de domicile dans la sixième puissance mondiale. Parmi eux, 27 000 personnes seraient sans-abri, 180 000 personnes en hébergement généraliste, 100 000 personnes hébergées dans le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile. Ce nombre a doublé depuis 2012 et triplé depuis 2001.

497 euros pour vivre à deux chaque mois : la terrible réalité des chiffres

Et la dureté du quotidien ne s’arrête pas au logement. Selon un sondage Ipsos pour la fondation Abbé Pierre, depuis le début de la crise sanitaire, 20% des jeunes de 18/24 ans ont eu recours à l’aide alimentaire. 35% d’entre eux craignent de ne pouvoir faire face à leurs dépenses de logement en 2021. Selon l’Observatoire des inégalités, un pauvre sur deux a moins de 30 ans.

L’ONG propose notamment d’élargir l’accès aux minima sociaux pour les jeunes. Le gouvernement a pourtant balayé d’un revers de main la proposition des députés insoumis d’élargir le RSA aux moins de 25 ans. La conséquence loin des tableaux Excel de Bercy ? Cet exemple de Sandy, 24 ans, privée d’emploi depuis le début de la crise sanitaire, obligée de survivre avec les 497 euros de RSA de son père. 497 euros pour vivre à deux chaque mois. Abandonnés par la République.

« La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement » : Emmanuel Macron le 27 juillet 2017

La Fondation Abbé Pierre s’inquiète des conséquences de la crise sanitaire en France sur les ménages les plus modestes. La fondation déplore « l’absence quasi totale de réponse aux nouvelles demandes de mise à l’abri ». Chaque nuit, de nombreuses personnes restent à la rue, faute de places d’hébergement d’urgence en quantité suffisante. Elles sont 230 par jour en Gironde, 1 363 dans le Rhône, 2 077 dans le Nord et près de 1 200 à Paris. « Depuis 1984, l’effort public pour le logement n’a jamais été aussi faible » alerte la fondation Abbé Pierre. Les aides au secteur représentent… 1,59 % du PIB.

Le 27 juillet 2017, Emmanuel Macron pérorait : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. » La « première bataille » est donc une Bérézina. Une honte pour le quinquennat Macron.

Le rapport tacle « les coupes effectuées dans les APL depuis trois ans ». La fondation estime à près de 4 milliards d’euros les économies sur les APL en 2021. Revalorisation des APL ? Interdiction des expulsions sans relogement ? Réquisition des bâtiments vides ? Garantir le droit effectif à l’hébergement ? Le gouvernement refuse une à une les propositions des insoumis. Le « plan de relance » du gouvernement consacre 20 milliards d’euros sans aucune contrepartie à des entreprises qui licencient à tour de bras et gavent de milliards leurs actionnaires. Et seulement 800 millions aux plus précaires. Chacun ses priorités. Les dirigeants de la sixième puissance mondiale ne devraient pas réussir à dormir.

Par Pierre Joigneaux.