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5 ans après la COP 21 : autoritarisme et inaction toujours à l’œuvre

Il y a 5 ans la COP 21 s’ouvrait à Paris le 30 novembre. L’année 2015 était annoncée comme étant la plus chaude de la planète avec un dépassement de 1° C. Depuis, la période 2015-2019 a vu les températures moyennes les plus élevées jamais observées. 2020 pourrait arriver au 1er rang des plus fortes chaleurs depuis 1900 avec une moyenne dépassant la normale de 1,5°C à 1,6°C. La hausse des températures se poursuit donc inexorablement. Les concentrations en gaz à effets de serre battent des records selon l’Organisation météorologique mondiale qui pour le CO2 annonce 400,1 ppm en 2015, 414 en juillet 2020.

Mais la bifurcation indispensable n’est toujours pas au rendez-vous.

En 2015 les ONG exhortaient les gouvernements à laisser 80 % des énergies fossiles dans le sol. Au même moment, l’entreprise pétrolière canadienne Vermillon Energy obtenait un permis de recherche d’hydrocarbures en Seine-et-Marne. 5 ans plus tard en 2020, comme un pied de nez sinistre, l’entreprise française Bridgeoil demande un permis pour 10 nouveaux forages toujours en Seine-et-Marne.

En 2018 les émissions de gaz à effets de serre liées à des financements de banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société générale et BPCE) ont atteint plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2 soit 4,5 fois les émissions de la France selon un rapport des ONG Oxfam et Amis de la Terre. Les engagements sont toujours remis à plus tard.

A l’occasion de la tenue de la COP21 des manifestations étaient prévues dans tous les pays du monde. Malheureusement à Paris, le 15 novembre des attentats étaient perpétrés par des commandos de Daech au Stade de France à St Denis puis au Bataclan et dans des cafés des 10ème et 11ème arrondissements de Paris. La déclaration consécutive de l’état d’urgence a alors été utilisée par Manuel Valls 1er ministre de François Hollande pour interdire la chaîne humaine prévue le 29 novembre par les plus de 130 associations, syndicats et partis politiques en hommage aux victimes des attentats, pour la justice climatique et pour la paix. Alors que des manifestations pacifiques se sont déroulées dans la quasi-totalité des pays, en France l’état d’urgence sera utilisé pour multiplier les perquisitions et les assignations à résidence contre des militants écologistes et la chaîne humaine se terminera par de nombreuses interpellations.

La COP 21 s’est conclue le 12 décembre par les Accords de Paris fixant l’objectif de ne pas dépasser 2°C de hausse de température et même si possible 1,5°. Mais ces accords n’avaient rien de contraignant et les politiques menées par les différents pays sont bien loin du respect de ces enjeux.

La COP 26 qui devait se tenir à Glasgow a été repoussée à novembre 2021 pour cause de pandémie. Mais un sommet virtuel sera organisé pour y présenter des « annonces ambitieuses » nous dit-on. Mais à quoi sert de relever les objectifs pour 2030 si tout se limite encore à des intentions non contraignantes et comment y croire alors que les objectifs de 2020 n’ont pas été tenus ? Il y a pourtant plus qu’urgence lorsqu’on voit la multiplication et l’intensification des phénomènes climatiques.

En France, 5 ans après, le ministre des « cars Macron » devenu président de la République agit aussi peu que son prédécesseur contre les émissions de gaz à effets de serre et réprime tout autant toute expression contre les politiques qu’il mène.

Par Martine Billard.