Rentrée scolaire : cacophonie, mépris, danger sanitaire… mobilisation contre Blanquer

Rentrée scolaire. L’impression d’être méprisé et abandonné monte chez les enseignants, les parents et les élèves suite à la cacophonie de la rentrée et à un protocole sanitaire inapplicable. La mobilisation monte à travers le pays, réprimée parfois dans la violence comme ce 3 novembre à Paris. Édito de Sarah Legrain, oratrice nationale de la France insoumise et professeure de français, pour l’insoumission.

Les jours qui ont précédé la rentrée scolaire ont été émaillés d’annonces contradictoires. Les chefs d’établissements informés par voie de presse de décisions… annulées par la suite. Jusqu’à deux jours avant la rentrée, un temps était prévu de 8 heures à 10 heures pour que les enseignants puissent se retrouver et préparer l’hommage à Samuel Paty. Ce temps a été brutalement annulé sur ordre du Conseil de défense.

Les enseignants ont donc commencé leurs cours lundi matin à 8 heures… absolument comme si de rien n’était. Il était prévu qu’entre 10h et 11 heures les enseignants puissent avoir un échange autour du meurtre de Samuel Paty avec leurs élèves. Ce temps d’échange et de préparation de l’hommage avec les élèves est devenu facultatif. Le ministère a demandé le signalement de propos d’élèves qui poseraient problème… sans vraiment préciser lesquelles.

Même pour ce qui est de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs et institutrices, prévue à la lecture juste avant la minute de silence de 11 heures, Jean-Michel Blanquer a réussi à mépriser les enseignants. Le ministre de l’Éducation a remplacé le mot « fierté » par le mot « fermeté » et enlevé des passages faisant l’éloge de la liberté des enseignants. Un ultime mépris envoyé à la figure des enseignants.

Sur le plan du protocole sanitaire, là aussi, beaucoup de cacophonie, le maître mot de cette rentrée. Blanquer a annoncé un protocole renforcé pendant les vacances scolaires, après avoir allégé ce même protocole sanitaire en septembre et annoncé que les masques pour les enfants étaient contre-productifs. Un protocole difficilement applicable dans l’état sans moyens supplémentaires.

La fameuse « distanciation sociale » est tout simplement irréalisable dans des classes bondées. Raison pour laquelle Jean-Michel Blanquer parle de « groupes restreints » inapplicables, et d’éviter les « brassages » entre les classes. Le ministre a affirmé qu’il était souhaitable que les classes restent dans les mêmes salles. Jean-Michel Blanquer a le sens de l’humour : l’immense majorité n’est plus dans une seule et même en classe puisqu’ils ont des combinaisons infinies de spécialités.

Le corps enseignant, les parents d’élèves et les élèves se sont organisés : un grand nombre d’établissements ont adopté des motions de grève tant que le protocole sanitaire ne peut être appliqué correctement. La France insoumise soutient cette mobilisation. Nous voulons dire à l’ensemble des enseignants et des enseignantes, à l’ensemble de la communauté éducative, des surveillants, des CPE, des chefs d’établissements, aux parents et aux élèves qui se mobilisent et qui font face à la répression policière, nous vous soutenons.

Sarah Legrain.