George Floyd : la mort qui enflamme les États-Unis

George Floyd, citoyen noir américain, est mort lundi soir, étouffé par un policier. Sa mort a provoqué une vague d’indignation et relancé le mouvement « Black Lives Matters » (« la vie des Noirs compte »). Parties de Minneapolis (Nord-Est des Etats-Unis), ville de sa mort, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes du pays. En France, l’utilisation de techniques d’immobilisations létales par la police a aussi créé une longue liste de morts. D’Adama Traoré à Cédric Chouviat. Les insoumis demandent l’interdiction de ces techniques. Retour sur la mort qui enflamme les États-Unis.

S’il vous plait, je ne peux pas respirer. Je vais mourir.

« I can’t breathe, I can’t breathe, I can’t…« . « Je ne peux plus respirer ». Les images de l’interpellation de George Floyd, citoyen américain de 46 ans, ont été vues des millions de fois sur les réseaux sociaux américains. La scène se passe lundi soir à Minneapolis, dans le Nord-Est du pays. George Floyd est à terre. Sur lui, un policier, genou en avant.

La raison de son interpellation ? L’utilisation d’un faux billet de 20 dollars dans une épicerie. La suite ? Un plaquage d’une dizaine de minutes durant lequel l’homme répétera une douzaine de fois qu’il ne peut pas respirer. « S’il vous plait, je ne peux pas respirer. Je vais mourir. Ils vont me tuer. » l’entend-on dire dans la vidéo devenue virale. Quelques minutes plus tard, George Floyd décède par étouffement.

Des soulèvements qui enflamment Minneapolis et des manifestations un peu partout dans le pays

Barricades, gaz lacrymogènes, voitures de police retournées, magasins incendiés et un commissariat pris pour cible : depuis la mort de George Floyd, des soulèvements ont éclaté dans les rues de Minneapolis. Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes du pays, de Los Angeles à Chicago. L’affaire rappelle la mort d’Eric Garner, un autre citoyen noir américain décédé en 2014 à New York. Lui aussi avait été asphyxié lors de son arrestation. Sa mort avait contribué à l’émergence du mouvement Black Lives Matter

Plusieurs personnalités ont également demandé sur les réseaux sociaux que justice soit faite. De Lebron James, star de NBA, championnat de basket américain, aux chanteuses Madonna et Angèle, en passant par le champ politique. Donald Trump a tweeté avoir demandé à la police fédérale (FBI) et au ministère de la Justice de faire la lumière sur la mort de George Floyd. Le maire de Minneapolis s’est quant à lui demandé « pourquoi l’homme qui a tué George Floyd [n’était] pas en prison ». Les quatre policiers impliqués dans l’arrestation de George Floyd ont été limogés mardi, mais laissés en liberté alors qu’une enquête a été ouverte.

La vitale interdiction des techniques d’immobilisation létales.

La liste des décès suite à l’utilisation de techniques d’immobilisation létales s’allonge. Aux États-Unis, en France également. Abdelhakim Ajimi, Abou Bakari Tandia, Ricardo Barrientos, Mohamed Boukrourou, Abdelilah El Jabri, Lamine Dieng, Wissam El Yamni, Mariame Getu Hagos, Abdelhak Goradia, Amadou Koumé, Mamadou Marega, Serge Partouche, Mohamed Saoud, Adama Traoré, Ali Ziri… La liste est longue des citoyens français décédés suite à l’utilisation par la police d’une technique de pliage ventral ou du plaquage au sol autrement appelé le « decubitus ventral ».

Le 3 janvier 2020, Cédric Chouviat meurt lui aussi des suites d’un plaquage, maintenu au sol par trois policiers genoux en avant. La France insoumise a déposé une proposition de loi visant l’interdiction des techniques d’immobilisation létales : le décubitus ventral et le pliage ventral. À la République en Marche de s’en saisir. Le temps presse. Après avoir réclamé justice pour Adama, justice pour Cédric, les larmes des familles et des proches ont assez coulé. Plus jamais ça.

Par Pierre Joigneaux.

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