Depuis le 2 mars et la reprise des attaques israéliennes sur Gaza, plus aucune aide humanitaire ne rentre dans l’enclave palestinienne. Les Gazaouis souffrent de la famine. « Plus de 70 000 enfants sont à la limite de la mort à cause de cette famine », dénonce Mustafa Barghouti, président du Secours Médical palestinien.
Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’ONU, a mis le Conseil de Sécurité de l’ONU face à ses responsabilités, employant le terme de « génocide ». L’horreur indescriptible, qui marque à jamais lorsqu’on en est témoin : « [J’ai] visité moi-même ce qui reste du système de santé de Gaza, […] la mort à cette échelle à un son et une odeur qui ne vous quittent pas », affirme le haut fonctionnaire de l’ONU (RFI).
Cette semaine, l’on apprend qu’une nouvelle ONG se serait engagée à distribuer de l’aide humanitaire à Gaza. Créée de toutes pièces, elle est soutenue par les États-Unis et l’ONU ne souhaite pas collaborer avec elle. « Ce plan de distribution n’est pas en accord avec nos principes de base, y compris ceux d’impartialité, de neutralité et d’indépendance », selon le porte-parole adjoint du secrétaire de l’ONU. Pour la Présidente de Médecins sans frontières, Isabelle Defourny, cela ressemble à une vaste fumisterie, pour résumer ses propos. Notre brève.
« Je suis personnellement traumatisé parce que j’ai cru les pays occidentaux quand ils disaient qu’ils défendaient la démocratie, les droits de l’homme, le droit international humanitaire… Où sont-ils ? », Mustafa Barghouti à propos du génocide à Gaza
« Ce plan est voué à l’échec. Il vise à utiliser l’aide humanitaire pour trier les gens, les déplacer de force, pour les enfermer. Cela n’a rien d’humanitaire ! », détaille la présidente de Médecins sans frontières sur BFM TV. « Conditionner cette distribution au déplacement forcé et au tri de la population, et l’assujettir aux objectifs d’occupation militaire de l’armée israélienne, sont un pas de plus dans la campagne de nettoyage ethnique des Palestiniens », dénonce l’association historique.
Pour aller plus loin : Gaza va être « totalement détruite », annonce le criminel de guerre Bezalel Smotrich, ministre de Netanyahu
Après 19 mois de génocide à Gaza, certains qui avaient conspué les voix de la paix, à commencer par Jean-Luc Mélenchon et les insoumis, au lendemain des attaques du 7 octobre, semblent revenir sur leurs positions. Du moins, ils élèvent enfin la voix contre la terrible situation en Palestine. Si ces évolutions de position semblent opportunistes ou insincères, il faut noter leur désormais existence et se réjouir de l’isolement grandissant de Netanyahu et de ses alliés.
« Il est important davantage encore d’avoir une opinion publique française unifiée dans le rejet d’un génocide plutôt que le contraire. Il s’agit là de notre peuple et de sa capacité à vivre dans une communauté morale commune en dépit de la diversité des points de vue », écrit Jean-Luc Mélenchon. En France, le ministre des Affaires étrangères n’a pas fermé la porte à une remise en cause de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël pour mettre la pression sur Netanyahu. Une solution proposée depuis des mois par les insoumis. Après de trop longs mois de complicité, Macron franchira-t-il le pas ou continuera-t-il d’être complice du premier génocide filmé en direct de l’Histoire ?
Par Nadim Février
