À l’Assemblée nationale, la députée LFI Andrée Taurinya a interrogé le ministre des Affaires étrangères sur le génocide toujours en cours à Gaza. La députée LFI a souligné son changement position : celui-ci estime désormais qu’une révision de l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne était « légitime ». Une revendication portée depuis de très longs mois par les insoumis, pour faire pression sur le Premier ministre israélien. Elle l’a appelé à ne pas s’arrêter « en si bon chemin ».
N’oubliant pas la complicité de la France qui livre toujours des armes à Netanyahu, la députée LFI lui demanda solennellement : « Quand soutiendrez-vous des sanctions et un embargo des armes contre Israël pour arracher un cessez-le-feu et construire une paix juste et durable ? ». L’Insoumssion retranscrit dans ses colonnes sa question au gouvernement ce 14 mai 2025.
Andrée Taurinya sur le génocide à Gaza : « Il aura fallu dix-neuf mois pour que celles et ceux qui salissaient hier les défenseurs de la paix revoient l’inconditionnalité de leur soutien à la politique criminelle d’Israël. »
« Monsieur le ministre des Affaires étrangères,
Il aura fallu dix-neuf mois pour que celles et ceux qui salissaient hier les défenseurs de la paix revoient l’inconditionnalité de leur soutien à la politique criminelle d’Israël. Le poids de la complicité semble être devenu trop lourd à porter. Et pour cause.
52 908 victimes civiles décomptées à ce jour, à majorité de femmes et d’enfants, encore bien davantage sous les décombres, des amputations à vif, des écoles rasées, des soignants et des journalistes assassinés, une famine orchestrée par l’armée soi-disant la plus morale du monde. C’est ce que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, malgré une pluie de calomnies, de répression et de menaces de mort.
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Comment pouvait-on croire que cette fuite en avant génocidaire libérerait les otages, libération que nous espérons comme celle des milliers de prisonniers palestiniens, dont des centaines d’enfants ? M. Netanyahu n’a jamais caché son objectif et sa dernière déclaration confirme un projet qui n’est pas nouveau : déporter la population de Gaza pour annexer ce territoire, encouragé par le président Trump. Ce plan ne s’arrêtera pas tant que les puissances occidentales continueront de l’encourager dans cette voie.
M. Le Ministre, lundi, vous avez estimé que la demande de révision de l’accord d’association entre Israël et l’UE était « légitime ». Ne vous arrêtez pas en si bon chemin ! L’inertie des États membres de l’Union européenne ne peut pas conduire la France à renoncer aux mesures coercitives unilatérales qu’elle a le devoir de prendre. Vous aimez rappeler les sanctions prononcées contre 28 colons israéliens “ultra-violents”. La colonisation à visage humain n’existe pas : qu’en est-il des 500 000 autres qui commettent des crimes de guerre en s’appropriant des terres en toute illégalité ?
Il est du devoir d’un responsable politique d’agir aujourd’hui pour empêcher que l’histoire d’un génocide s’écrive au passé. Il est encore temps d’empêcher l’annihilation du peuple palestinien et faire respecter son droit à l’autodétermination. Quand allez-vous reconnaître l’État de Palestine ? Quand soutiendrez-vous des sanctions et un embargo des armes contre Israël pour arracher un cessez-le-feu et construire une paix juste et durable ? »
