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Abrogation de la retraite à 64 ans : florilège des amendements macronistes pour empêcher le débat à l’Assemblée nationale

Retraite. Jeudi 28 novembre a lieu la niche parlementaire de La France Insoumise – Nouveau Front Populaire (LFI-NFP) à l’Assemblée Nationale. De 9 heures à minuit, les insoumis défendront leurs propositions de lois issues du programme du NFP. Parmi elles, l’abrogation de l’injuste et cruelle réforme des retraites, la destitution d’Emmanuel Macron, le blocage des prix de l’énergie, l’inscription de la notion de consentement dans la définition pénale du viol et de l’agression sexuelle et bien d’autres propositions.

Depuis quelques jours, les macronistes et leurs alliés amendent à foison dans l’objectif de retarder les débats et surtout empêcher le vote de l’abrogation de la réforme des retraites. Des amendements pleins de créativité s’illustrant par leur absence de fond, surtout dans le cadre d’une niche parlementaire d’un groupe d’opposition. Notre article.

Pour empêcher l’abrogation de la réforme des retraites, le camp présidentiel use de leur créativité pour changer… le nom de la proposition de loi de LFI

Depuis quelques jours, les macronistes et leurs alliés amendent à foison dans l’objectif de retarder les débats et surtout empêcher le vote de l’abrogation de la réforme des retraites. Des amendements pleins de créativité s’illustrant par leur absence de fond, surtout dans le cadre d’une niche parlementaire d’un groupe d’opposition.

Voici un florilège de ceux-ci pour simplement modifier le titre de la proposition de loi
pour l’abrogation de la réforme des retraites :

  • « Visant à mettre en péril le régime de retraites par répartition. »
  • « Visant à obérer la pérennité de notre modèle de protection sociale basé sur un régime de retraites par répartition ».
  • « Visant à mettre en péril la soutenabilité de notre modèle de protection sociale
    basé sur un régime de retraites par répartition ».
  • « Visant à mettre en péril la soutenabilité de notre modèle social basé sur un
    régime de retraites par répartition ».

S’ensuivent 17 autres amendements rédactionnels rien que pour modifier ce même
intitulé à un ou quelques mots prêts. La sémantique du titre d’une proposition de loi est
loin d’être la préoccupation principale des Français. Ces derniers souhaitant surtout,
pour 93% des actifs, que leurs députés débattent en vue d’une vraie justice sociale.

Les macronistes tentent le tout pour le tout pour bloquer le vote de l’abrogation de la réforme des retraites

Pour empêcher que l’abrogation de la réforme des retraites soit votée, les macronistes ont déposé près de 1 000 amendements afin de retarder le débat. Le député LFI Thomas Portes s’est insurgé sur Twitter de la qualité des amendements du député Ensemble pour la République (EPR) Moselle Ludovic Mendes qui propose de renommer la proposition de loi insoumise en « Réformer les retraites ? Pourquoi se fatiguer quand on peut abroger et gagner des voix en un clin d’œil ? » ou encore « Abroger la réforme des retraites : Un véritable chef-d’œuvre de démagogie, où l’on prétend sauver l’avenir en ignorant le présent ».

Belle démonstration de mépris envers la majorité de Français qui espèrent l’abrogation de cette réforme, passée de force grâce à un énième 49.3.

Ces amendements sans fond ont pour unique but d’empêcher l’abrogation de la réforme des retraites. Les macronistes et leurs alliés frôlent une fois encore le déni démocratique en tentant d’entraver le vote de cette abrogation.

Parmi la liste non exhaustive de députés tentant de s’opposer à l’abrogation de la réforme des retraites, il y a par exemple l’ex-ministre de l’Agriculture Marc Fesneau qui a déposé 73 amendements, l’ex-Porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot en, quant à elle, déposé 12, le député Pierre Cazeneuve avec ses 28 amendements ou encore le député Modem Nicolas Turquois dépositaire de 85 amendements inutiles.

Pour dénoncer l’excès d’amendements déposés, les insoumis appellent à interpeller les députés qui veulent bloquer l’abrogation de la réforme des retraites via cette plateforme. Le dernier obstacle qui se dresse devant la tentative macroniste de sauver leur odieuse réforme des retraites est l’irrecevabilité de leurs amendements. Pour l’instant, la majeure partie est indiquée comme « en traitement » sur le site de l’Assemblée Nationale.

Pour aller plus loin : Abrogation de la retraite à 64 ans : panique à bord pour les macronistes qui cherchent à obstruer les débats

https://twitter.com/L_insoumission/status/1861772362640678929

L’obstruction parlementaire comme stratégie politique ?

L’obstruction parlementaire via un nombre important d’amendements fait certes partie du jeu politique. Mais comme l’a rappelé Mathilde Panot, il y a une « différence fondamentale » entre une obstruction parlementaire lors de projets de lois proposés par le gouvernement théoriquement dans le cadre d’une session parlementaire ordinaire et l’obstruction d’une niche parlementaire d’un parti politique d’opposition, qui n’a lieu qu’une journée par an et qui est par essence très limitée.

En conférence de presse, la cheffe du groupe parlementaire LFI a déclaré :« ce qui est en train de se passer dans notre niche parlementaire avec l’obstruction des macronistes franchit tous les seuils de l’autoritarisme et est une atteinte très grave aux droits constitutionnels des groupes d’opposition de pouvoir choisir l’ordre du jour ». Le fait qu’un nombre important d’amendements infondés puissent empêcher la bonne tenue d’une niche parlementaire révèle une énième faille majeure de la Cinquième République.

Par Camille Oulès