La « dédiabolisation » du RN prend du plomb dans l’aile depuis les élections législatives. Le parti lepéniste, depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale du 9 juin dernier, a fait mine de découvrir des “brebis galeuses” dans ses rangs. C’est en tout cas l’élément de langage de Jordan Bardella (repris par Le Figaro) pour parler de ces candidats, peu nombreux (essaient-ils de faire croire), aux passé et propos “sulfureux”, “tendancieux”, comme les nomment les médias mainstream (comprendre : racistes, antisémites, suprémacistes…).
Dernier exemple en date : l’élue régionale d’Occitanie Marie-Christine Parolin. Fin mai, elle avait tenu des propos pétainistes lors d’un débat radio. Son but : remplacer la devise de la République par celle du régime de Vichy. Elle a été exclue de son groupe d’élus…seulement à la mi-juillet. Entre-temps, elle a représenté le RN comme candidate à la députation dans la 2e circonscription de l’Aveyron. Le 7 juillet, elle est battue par le député sortant insoumis Laurent Alexandre. Notre brève.
Des propos pétainistes et anti-républicains
Marie Christine Parolin est élue du Rassemblement National au conseil régional d’Occitanie. Elle était à ce titre invitée sur une radio locale à un débat à la fin des élections européennes, le 30 mai dernier. Lors de ce débat avec des représentants d’autres forces politiques, elle était accusée de vouloir remplacer notre devise “Liberté, Egalité, Fraternité” par celle du Régime de Vichy, “Travail, Famille, Patrie”. Une devise réactionnaire et nationaliste, pour une dictature antisémite et ayant collaboré avec les nazis. A cette accusation, l’élue lepéniste répond…”tout à fait” (par deux fois)
Suite à ces propos absolument lunaire, Marie Christine Parolin répond au média local Najac Infos avec une défense tout aussi inattendue. Interrogée par le média, elle répond :
“Je n’ai jamais entendu dire que le RN aimerait remplacer ” Liberté, égalité, fraternité” par ” Travail, famille, patrie “, Jamais !
Pas plus que je n’en ai moi-même jamais eu la prétention.
Je ne suis pas plus pétainiste que je ne suis voltairienne : ” Le travail éloigne de nous trois grands maux : ” l’ennui, le vice et le besoin ” Voltaire.
Pourtant je reconnais que cette citation me paraît être de très bon sens.
J’invite au passage Léon Thébault à adopter cette devise, cela lui éviterait sans doute d’inhaler le Doliprane pilé sur les réseaux sociaux, c’est un très mauvais exemple pour notre jeunesse sans compter qu’ un “écologiste” devrait être sensible à la déforestation en Amazonie.
Je serais plutôt franchement balzacienne pour être franche.
Je précise pour en finir que mes valeurs auraient une priorité un peu différente, la famille a une place essentielle dans ma vie, le travail ne me fait pas peur et j’ai la patrie au cœur, n’en déplaise à certains.”
Nous voilà rassurés : les valeurs de Mme Parolin sont “un peu différentes” dans l’ordre de priorité de celles du régime de Vichy. Elle indique plus tard se reconnaître “tout à fait” “dans ces trois valeurs”, ce qui laisse peu de place au doute. Faut-il alors la croire quand elle dit que ni elle ni son parti n’ont “jamais !” voulu remplacer la devise de la Révolution Française par celle de la Révolution Nationale ?
Problème de timing au RN ?
Suite à ces propos, Marie-Christine Parolin est immédiatement exclue du groupe RN au conseil régional…au bout d’un mois et demi, le 14 juillet dernier. Entre-temps elle a été autorisée à se présenter sous l’étiquette RN aux élections législatives dans la 2e circonscription de l’Aveyron. Le 7 juillet, elle est battue par le député sortant insoumis Laurent Alexandre.
La “dédiabolisation” du RN c’est donc ça : un écran de fumée, une construction médiatique. En coulisses, là où le RN n’a personne de viable à présenter (ou des élus à placer), le parti lepéniste présente des candidats dont il sait les idées et les “valeurs”. Plus de dix jours après qu’elle ait fait l’apologie du régime de Vichy, après que ces propos aient été rapportés dans la presse locale, le RN a tout de même choisi, en connaissance de cause, de maintenir sa candidature aux élections législatives. Enfin, Parolin est exclue du groupe RN au conseil régional d’Occitanie, mais pas du parti lui-même.
Face à une élue pétainiste, gageons que la commission des conflits du RN (un parti fondé on le rappelle par des SS et des Collabos) fera le choix de l’épuration.
Alexis Poyard