Laurent Gnaedig. Même sur un plateau télé, le naturel revient vite au galop pour les candidats du Rassemblement National. En Alsace, le conseiller régional RN Laurent Gnaedig est aussi candidat du parti d’extrême droite sur la circonscription de Colmar. Dimanche dernier, en réaction aux résultats du premier tour des élections législatives, il était sur le plateau de France 3 Alsace, notamment face au candidat LR Victor Vogt, qui dénonçait le programme xénophobe du RN. La réponse de l’élu d’extrême droite est pour le moins inquiétante, surtout menaçante envers… la propre nièce du candidat. Notre brève.
Laurent Gnaedig en parlant de la nièce d’un de ses adversaires : « la préfecture s’occupera de son cas, ne vous inquiétez pas »
Un peu plus tôt dans le débat, Gnaedig avait pourtant assuré que son parti n’avait « rien à voir » avec l’Occupation et le régime de Vichy. Il semble ne pas savoir que son parti fut fondé en 1972 par d’anciens miliciens et d’anciens Waffen-SS, ni que ce même parti compte encore aujourd’hui de nombreux éléments (militants, cadres locaux, candidats…) aux profils, idées et actes radicaux, racistes et xénophobes.
Alors que le débat de dimanche soir parle du sujet de l’immigration, le candidat LR Vogt s’emporte : « Et ma nièce, elle a des origines un peu partout […], vous allez la renvoyer en supprimant le droit du sol ! ». Ce à quoi le candidat RN répond dans un calme glacial : « la préfecture s’occupera de son cas, ne vous inquiétez pas ». Sidération sur le plateau : « les crocs sortent déjà » réagit un autre candidat. Le sortant macroniste Sitzenstuhl dénonce « le vieux fond de l’extrême droite qui ressort ». On aimerait être d’accord avec lui… si ce même macroniste n’avait pas défendu l’infâme loi immigration il y a quelques mois !
Pour aller plus loin : Au RN, ces nazillons que Bardella cache au grand public
Une fois de plus, le candidat de Jordan Bardella ne connaît pas l’histoire de France. En promettant que la préfecture « s’occupera » des Français d’origine étrangère, il renvoie aux heures sombres du pays. Celles qui n’ont selon lui « rien à voir » avec le parti d’extrême droite. Celles où les préfectures et hauts fonctionnaires français, devançant souvent l’occupant allemand, signaient les arrestations, les dénaturalisations de Français de confession et/ou d’origine juives. Les rafles durant l’Occupation, c’est la police de Pétain, mais aussi une armée de fonctionnaires en préfecture. Voilà à quoi renvoie l’immonde allusion de Laurent Gnaedig.