Jean Quatremer

Portrait – « Violents, racistes, antisémites » : Jean Quatremer, le chien de garde européiste qui insulte les Gilets Jaunes

Journaliste, européiste libéral et obsessionnel, macroniste de la première heure, qui est vraiment Jean Quatremer ? Derrière un langage direct et une image de journaliste d’investigation se cache un passionné des plateaux télés, un éditorialiste aux obsessions/divagations plus nombreuses que le nombre d’étoiles sur le drapeau européen ou que de billets du Qatar dans les couloirs du Parlement européen. Correspondant européen de Libération, chroniqueur pour quatre chaines de télévisions, Jean Quatremer est un chien de garde européiste, qui a insulté violemment le mouvement des Gilets jaunes.

Les éditorialistes de plateaux, loin, très loin de l’objectivité affichée, sont des militants politiques déguisés en journalistes. Chaque jour, ils défendent une idéologie en direct aux heures de grandes écoutes. Les éditorialistes sont des acteurs de la bataille culturelle. Révéler d’où ces acteurs parlent, quels sont leurs parcours, est une œuvre nécessaire pour éclairer le débat démocratique. Fin d’un mythe : non, les éditorialistes ne sont pas des journalistes neutres. Pour qui militent-ils ? 

Septième épisode de notre série pour démasquer les éditorialistes que vous voyez chaque jour à la télé : Jean Quatremer. Portrait.

Jean Quatremer, le correspondant européen le plus connu de la presse française

Né en 1957 et après plusieurs années dans le droit, c’est au travers de Libération que Jean Quatremer fait son entrée dans le journalisme en 1984. Il deviendra au fil du temps le référent du journal pour les questions européennes. Il devient ainsi un nom réputé du milieu, au point d’être élu président de la section française de l’Association des journalistes européens en 2008. Avec un tel parcours, on s’attend au premier regard à un profil sérieux, faisant honneur à la rigueur que requiert la fonction de journaliste.

Il s’est d’ailleurs illustré dans sa carrière en accompagnant la révélation de nombreux scandales de corruption à Bruxelles. Il s’est ainsi forgé, en France, l’image de l’un des grands défenseurs d’une Union européenne fédérale, tout en semblant lutter contre les affaires gangrénant les institutions. Mais sous son CV, c’est bien une vie de militant que mène Jean Quatremer. Ce, bien souvent au prix de son honnêteté intellectuelle. Nous traitons ici son rapport à l’Europe non par eurosceptisme mais pour mettre en lumière ses travers professionnels.

Aux côtés du pouvoir

C’est en 2017, avant le premier tour de l’élection présidentielle, qu’il affiche un soutien à Emmanuel Macron. Il annonce même sur Twitter avoir fait un don à En Marche. Il rejoint ainsi les rangs des boomers feu-gauchistes tels Cohn-Bendit ou Romain Goupil, qui ont oublié leur jeunesse révolutionnaire. Pourtant, c’est bien à l’entièreté de la pensée macroniste à laquelle Quatremer semble adhérer. Un soutien certes moins prononcé aujourd’hui. En 2020 sur les plateaux télés cependant, il affichait son soutien au président, au moment de l’échec de sa réforme des retraites. Au point même de s’attaquer sur Twitter avec un de ses confrères de Libération.

Force est de constater que Quatremer se fait, à maintes reprises, le porte-voix des puissants. Sur son terrain de jeu européen déjà, avec le cas révélateur de la crise grecque. Pour mémoire, les institutions européennes et le FMI, accompagnés des États-membres frugaux, ont contraint le Gouvernement grec de l’époque à signer le « Mémorandum of Understanding », pour mettre en place une purge dans leurs finances publiques. Un « programme » contre lequel il avait été élu. 

Jean Quatremer a évidemment couvert la crise, au travers d’un documentaire en 2015 sur ARTE. Mais comme l’a montré Acrimed, ce documentaire ne « fait entendre qu’un seul et même refrain », celui des opposants politiques du Premier ministre grec à Bruxelles : les « adorateurs de l’Union européenne et de ses politiques d’austérité ». L’auteur écrit que « la disproportion est telle qu’il ne s’agit plus seulement de déséquilibre. Jean Quatremer s’est assis sur toute forme de pluralisme pour livrer une histoire unilatérale, dans laquelle les vainqueurs sont invités à donner leur version des évènements sans être jamais contredits ». Loin de toute neutralité journalistique, Quatremer affiche clairement son idéologie et la pousse au travers de son travail.

L’apothéose de la passion de Jean Quatremer pour l’ordre établi s’est constatée lors des manifestions des Gilets jaunes. Notre journaliste a affiché un mépris de classe des plus violents, en tenant des propos abjects envers ce mouvement social historique. SSur son compte Twitter, tout y passe pour faire passer un soulèvement populaire pour des fascistes arriérés antisémites. Quelques exemples ci-dessous.

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La Cellule Check-news de Libération fut même obligée de répondre en se désolidarisant des propos de son correspondant. L’allergie au mouvement social est une habitude chez lui. Il est souvent au front avec ses collègues de Cnews & cie pour critiquer la méthode et le sérieux de toute forme de contestation. Souvenez-vous des militants écologistes qui s’étaient pris à des oeuvres d’art célèbres pour attirer l’attention sur la crise climatique qui nous menace. Dans le plus grand des sérieux, Quatremer avait réagit sur le plateau de 28 minutes : « Qui s’en prend à l’art en règle générale ? Les fascistes. Les nazis ! ». Un point Godwin arrive parfois si vite.

Attention à ses cris d’orfraie si vous le contredisez sur l’Europe

L’Europe. Voilà un élément central de notre personnage. Europhile convaincu, Jean Quatremer lâchera son courroux sur n’importe qui osant critiquer les fondements économiques de l’UE. Il fut justement critiqué pour ça en 2012 par Frédéric Lordon. Dans son blog, l’économiste de gauche pointait déjà la tendance de Jean Quatremer d’accuser de conspirationnise tout propos allant à l’encontre de sa vision de l’UE. Procédé cher aux macronistes, qui possèderaient une sacro-sainte expertise et refusant toute autre vérité politique et économique que la leur. C’est par exemple le coup du fameux « champ républicain » dont ils se prétendent être les quasi-seuls défenseurs.

À ce jeu là, Quatremer n’est pas en reste. Il porte avec détermination son discours de peur « des extrêmes ». Il a notamment exprimé plus d’une fois sa panique contre le « wokisme » (mot fourre-tout préféré des conservateurs pour attaquer tout ce qui constitue une dénonciation d’une discrimination). Bien évidemment, toujours dans le langage fleuri qu’on lui connaît. 

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Un chien de garde qui attaque

Toujours dans la lignée, Quatremer peut ajouter à son CV, “diffuseur de Fakes news” (habile pour un journaliste). On l’a vu plus haut, notre amateur de Twitter a peu de cas de conscience quant aux techniques à employer pour défendre ses idées et son camp. Évidemment, il a des victimes de prédilection, allant de paire avec ses obsessions anti-woke et anti-extrémistes. Ainsi, il a souvent accusé Jea-Luc Mélenchon de tous les maux de la Terre. Un coup de vouloir sortir de l’UE, de l’autre de soutenir la dictature cubaine, sans oublier de le traiter d’antisémite.

Tout cela, non pas à la suite d’un travail d’investigation ou grâce à des preuves, mais à coup de citations tronquées, et d’informations faussées relayées sans vérification. Ce fut aussi le cas pour les Gilets Jaunes, qui comme vous l’aurez compris, Quatremer ne porte pas dans son coeur. Acrimed avait justement sorti un article détaillant comment ce chien de garde du pouvor pourvoyait de nombreuses fake news sur le mouvement pour le discréditer. 

Plus proche d’un éditorialiste à la Pascal Praud que d’un journaliste professionnel, Jean Quatremer est un militant européiste, libéral. Un chienn de garde qui mord. Un activiste à l’honnêteté intellectuelle vacillante, prêt à tout pour défendre l’ordre établi.