Trains. La semaine dernière, le gouvernement a enclenché pour la 4ème fois son outil préféré : le 49.3. La NUPES avait arraché 12 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des logements, mais aussi 3 milliards supplémentaires destinés au secteur ferroviaire. Votés contre l’avis du gouvernement, ces amendements ont été passés à la trappe par 49.3 : un passage en force contre des mesures écologiques ambitieuses. Billet de Philippe Juraver, conseiller régional d’Île-de-France et administrateur Île-de-France Mobilités.
Le 4ème 49.3 utilisé par ce gouvernement basé sur le refus d’accepter 12 milliards supplémentaires concernant la rénovation thermique des logements et 3 milliards supplémentaires destinés au ferroviaire, permet de montrer une fois de plus tout le mépris affiché par ce gouvernement pour un vote majoritaire des représentants de la nation.
En ma qualité de conseiller régional Île-de-France et administrateur Île-de-France mobilité, je ne peux que m’affliger de ce concept autoritaire. Outre cette catastrophe humaine annoncée par l’abandon de la rénovation de logements qui ne fera qu’accentuer la précarité des citoyens les moins favorisés, sur le plan du transport, je ne peux que déplorer cette absence remarquée de 3 milliards d’euros destinés en particulier au fret ferroviaire.
Le fret ferroviaire est le grand oublié des chantiers politiques depuis plus de 30 ans. Si en 1990, la part du fret ferroviaire atteignait 21 % du transport de marchandises en 2022, il n’est plus qu’à 9 %. Sachant qu’un train émet huit fois moins de particules nocives et consomme six fois moins d’énergie que 40 camions circulant sur nos routes, que ces particules tuent pas moins de 50 000 adultes et enfants chaque année, on voit jusqu’où peut aller la recherche effrénée de rentabilité dans le monde capitaliste.
Chaque conducteur routier passe plus de 120 heures par an dans les embouteillages. Sur le site de Bretigny Amazon, des routiers tassés sur des kilomètres attendent parfois plusieurs jours devant les portes du site dans des conditions dignes du Moyen-âge. Le Perpignan-Rungis rétabli dans ses activités, grâce à la forte mobilisation de militants et de nos deputé(e)s, dont Mathilde Panot, a permis, en plus d’un approvisionnement alimentaire sur le site de Rungis pour une population de 12 millions d’habitants, de faire l’économie de 25 000 camions sur la route.
Alors que la COP 27 réunit en ce moment les chefs d’État du monde, l’exemple donné par notre gouvernement n’est pas de dégager une volonté de créer des Perpignan Rungis pour chaque région française, comme dans l’Ouest de la France, dans le Finistère pour une ligne locale Morlaix-Roscoff pour ne citer que cet exemple. Mais au contraire, garantir aux lobbies routiers des marges de profits .
Il n’en faut pas davantage à la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, pour délaisser totalement le fret ferroviaire dans les investissements pour concentrer ses efforts financiers tantôt pour des projets routiers appelés pompeusement « les routes de demain », ou accélérer à marche forcée l’ouverture à la concurrence dans les transports publics. Cela entrainant le chaos phénoménal au quotidien pour des millions d’usagers avec pour principale conséquence, d’augmenter la circulation individuelle en voiture pour tout citoyen habitant la grande couronne parisienne.
Il ne suffit pas de faire de grands moulinets en s’appropriant un CNR (Conseil National de la Refondation) pour apporter la garantie d’un changement social et écologique dans l’intérêt de tout un peuple. Il ne suffit pas de placer un ancien Premier ministre, Jean Castex, à la tête de la RATP pour faire croire à 12 millions de franciliens que le chaos dans les transports publics est terminé. Surtout si pour cette région, l’ouverture à la concurrence se poursuit sur le modèle qui est proposé : la politique du moins-disant. Macron, comme Pécresse devraient rapidement apprendre qu’ il est impossible de gouverner contre un peuple, l’histoire de notre pays le rappelle suffisamment.
La France insoumise, et la NUPES doivent incarner ce changement radical de faire de la politique en se mettant totalement au service d’un peuple et de toutes ses préoccupations. Sauvez la planete et vivre mieux ensemble, c’est encore possible . Ensemble agissons !
Par Philippe Juraver.