Gustavo Petro a fait basculer la Colombie à gauche ce dimanche. Un moment historique pour le pays : pour la première fois depuis l’indépendance de la Colombie en 1810, la gauche arrive au pouvoir. Désormais, neuf pays sont dirigés par la gauche en Amérique Latine. Une victoire contre un néolibéralisme destructeur et à bout de souffle. Notre article.
Gustavo Petro élu Président, séisme politique en Colombie
« Une page d’espoir après des décennies d’un narco-pouvoir ultralibéral », ce sont les mots de Leïla Chaibi, eurodéputée LFI. L’élection de Gustavo Petro, nouveau Président de la Colombie, constitue un véritable séisme politique. Une victoire qui prend place « dans un pays où l’oligarchie et la droite conservatrice dominent historiquement les élections, l’appareil d’État et le pouvoir économique et médiatique » rappelle le chercheur Franck Gaudichaud interviewé par Libération. Une première depuis l’indépendance du pays en 1810. Un camouflet pour le néolibéralisme et ses vielles recettes : la gauche gagne sur un programme du ruptures écologique et sociale.
L’élection de Gustavo Petro est aussi marquée par l’accession de à la vice-présidence de Francia Márquez, afro-colombienne et éco-féministe. « Après 214 ans, nous avons obtenu un gouvernement du peuple, un gouvernement populaire, un gouvernement du peuple aux mains calleuses, le gouvernement des gens ordinaires, de celles et ceux qui ne sont rien », s’est-elle exclamée dimanche soir.
Un nouveau pays qui bascule à gauche en Amérique Latine
L’élection de Gustavo Petro en Colombie, confirmation d’une tendance profonde en Amérique Latine. Le continent compte maintenant neuf pays dirigés par la gauche (Chili, Bolivie, Pérou, Mexique, Argentine, Colombie, Vénézuela, Cuba, Honduras), en attendant la possible élection de Lula au Brésil, en octobre. Un tournant amorcé en 2018 : l’Amérique Latine re-bascule après le retour de la droite entre 2013 et 2014 (Argentine, Brésil, Bolivie).
Comment l’expliquer ? Les enjeux et dynamiques nationaux restent très hétéroclites. Mais les politiques néolibérales sont profondément désavouées. Destructeur et à bout de souffle, le néolibéralisme s’est révélé incapable de répondre aux crises économique et sanitaire. Gustavo Petro, comme Gabriel Boric au Chili, ont aussi été aidés par la force des mobilisations sociales dans leurs pays. La victoire de Gustavo Petro en Colombie augure de grands espoirs pour le reste de l’Amérique Latine. Prochain élection à surveiller de près au Brésil, en octobre prochain.