Corbiere

Droit de révoquer les élus : les insoumis ont mené la bataille à l’Assemblée

« Nous avons conquis le suffrage universel, il nous reste à conquérir la souveraineté populaire » disait Jean-Jaurès. Alexis Corbière a porté aujourd’hui une proposition de loi qui permettrait de réviser la Constitution afin d’instaurer un nouveau droit, celui de révoquer les élus ! De conseiller municipal jusqu’à président de la République, tous les élus seraient concernés par cette nouvelle procédure. Ce droit de révoquer les élus par se ferait par le biais du référendum d’initiative citoyenne (RIC). C’est une question de respect de la souveraineté populaire, une nécessité pour restaurer le lien entre représentants et élus, et pour régénérer la démocratie, en attentant que le peuple français se refonde en écrivant une nouvelle République avec l’Assemblée constituante !

Aucun des groupes politiques n’a soutenu notre proposition ! Si l’absence de soutient de la majorité en marche et ses alliés n’est plus une surprise, ni les socialistes, ni les communistes n’ont voté en faveur de notre proposition ! Les marcheurs ont annoncé refuser de participer à « un monde politique basée sur la suspicion », et osé avancer que la procédure n’était pas précise. Sûrement n’ont-ils même pas pris le temps de lire notre proposition. Ils en sont même venus à dire que la procédure de destitution existait déjà dans notre Constitution. Cela n’a bien sûr aucun rapport, puisque cette faculté ne concerne que le président de la République. Elle est d’ailleurs organisée de manière à ne pas pouvoir être appliquée.  

Les Républicains ont quant à eux fait dans la provocation : « Robespierre est-il l’avenir de la démocratie française ? Les camarades mélenchonistes voudraient nous en convaincre. Alexis Corbière a semblé ce matin réfréner ses ardeurs montagnardes à cette tribune. Il n’est pas allé jusqu’au recuqérir le rétablissement de la guillotine… Ce qu’il y a en vous d’humaniste, M. le rapporteur, vous interdit sans doute d’appeler à raccourcir physiquement ceux que les insoumis regardent comme les ennemis du peuple, mais votre système de révocation populaire serait en vérité une autre forme de raccourcissement, permettant d’expédier dans les poubelles de l’histoire les représentants incapables d’être à vos yeux, le reflet parfait, immédiat, immanent du peuple représenté ».

Pire, selon Eric Dupond-Moretti, notre proposition est « simpliste », c’est un « pire remède que le mal », bien qu’il ait décidé d’être « aimable ». Le ministre a utilisé la tribune pour nous dire « vous n’arriverez jamais au pouvoir », reconnaissant tout de même le caractère « révolutionnaire » de notre programme. C’est bien vrai monsieur le ministre, notre programme est révolutionnaire et plébiscité par les français.

Après l’intervention d’Alexis Corbière, Eric Dupond-Moretti s’est empressé de s’opposer à notre proposition dès le début de son intervention. Ce Gouvernement n’aime définitivement pas la démocratie. Il nous même accusé de vouloir aggraver la situation de crise de confiance et de mettre à mal de principe de représentativité ! On croit rêver. Pour eux, la souveraineté du peuple se résume aux élections une fois tous les cinq ans. Eric Dupond-Moretti s’est perdu dans un exemple ridicule : s’il décidait lui-même de voter pour Jean-Luc Mélenchon à la place d’Emmanuel Macron (dont il a pris le soin de préciser qu’il n’était pas candidat) parce qu’il soutiendrait une seule de nos mesures ; que ce passerait-il si le même Dupond-Moretti n’était ensuite pas content de son président Mélenchon ? Il pourrait signer pour lancer le processus de révocation. Tout cela est risible : la procédure que nous proposons permet une stabilité et est clairement encadrée. Il n’est de plus pas question de s’associer à un processus de révocation au prétexte de ne pas être d’accord avec une mesure de l’élu en question. Enfin, comment imaginer qu’une personne de bon sens comme M. Dupond-Moretti pourrait n’être d’accord qu’avec une seule proposition de l’avenir en commun alors que nous en avons plus de 650 ?

Dupond-Moretti était évidemment gêné. Il faut dire qu’après avoir fait 9% aux élections régionales de 2020 en tant que tête de liste dans le Pas-de-Calais où la participation n’était que de 30%, soit un résultat médiocre, on comprend qu’il ait du mal avec l’idée de responsabilité devant les électeurs ! Alexis Corbière s’est fait un plaisir de lui rappeler.