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Contrat Engagement Jeune : Macron insulte la jeunesse

Le 2 novembre, Emmanuel Macron annonçait le lancement du Contrat Engagement Jeune, une aide de 500 euros pour les jeunes sans emploi ni formation. Au-delà de l’effet d’annonce, ce nouveau dispositif n’est qu’une reformulation de la Garantie Jeunes, bien insuffisante. Et surtout, elle intervient alors qu’Emmanuel Macron a laissé les jeunes isolés, dans des situations de précarité extrême depuis le début de son quinquennat et tout particulièrement pendant la crise Covid. Notre article.

Ils sont 25% à vivre sous le seuil de pauvreté en France. Les 18-25 ans sont la génération sacrifiée du Covid et des politiques macroniennes. L’inaction du gouvernement a amené à des drames, et notamment plusieurs suicides ou tentatives de suicide d’étudiants précaires.

Alors que les jeunes se sont mobilisés pendant plus d’un an pour réclamer l’ouverture du RSA aux 18-25 ans, le gouvernement les a toujours ignorés. Aujourd’hui, il tente de faire croire qu’il a pris la mesure de la situation, via une annonce pourtant bien insuffisante.

Le Contrat Engagement Jeune ressemble à s’y méprendre à la Garantie Jeunes, dispositif d’accompagnement qui n’avait pas fait ses preuves. Surtout, il ne concernerait, au maximum, que 500 000 jeunes, alors que 1,5 millions sont en réalité sans emploi ni formation. Ce nouveau Contrat Engagement Jeune contraint, pour la somme minime de 500 euros par mois, les jeunes à s’engager dans un parcours aux contraintes multiples. Emmanuel Macron précise ainsi que cette somme sera versée sous « condition d’acceptations des offres d’activités faites ».

Un flicage des jeunes et des pauvres, que l’on forcera à accepter du travail même s’il ne correspond pas à leur profil, pour une somme équivalente au RSA. Ce Contrat Jeune n’est pour le gouvernement qu’une manière de fournir aux entreprises une main d’œuvre jeune et docile, contrainte par la trop grande précarité dans laquelle elle est entretenue. Cette précarité dans laquelle est maintenue la jeunesse est un choix politique de notre gouvernement.

De plus, ce dispositif ne prend pas en compte une part immense de la jeunesse française : celle qui est en formation, et qui est frappée durement par la précarité. Ils étaient 500 000 étudiants à vivre sous le seuil de pauvreté avant la crise du covid, un chiffre qui a sans aucun doute augmenté.

Rappelons-le, cumuler emploi et études n’est pas bon pour la réussite. Pourtant, beaucoup de jeunes y sont contraints. D’autres ne parviennent pas à trouver un emploi étudiant et sont donc condamnés à la précarité. Emmanuel Macron n’a rien prévu pour eux. Pourtant, le système de bourse est largement insuffisant, et l’ouverture du RSA à ces jeunes permettrait de leur assurer un filet de sécurité minimum pour ne pas tomber dans l’extrême précarité. Ces mesures d’urgence essentielles, Macron les a toujours refusées.

Cette mesure vient s’ajouter au millefeuille de mesures très restreintes intégrées au plan « 1 jeune 1 solution ». La seule solution viable pourtant est de permettre aux jeunes de vivre dignement, et de pouvoir faire leurs choix de vie, se former, chercher un emploi, sans la menace permanente du frigo vide.

C’est ce que proposent Jean-Luc Mélenchon et le programme l’Avenir en commun : la création d’une garantie dignité universelle, ouverte dès 18 ans car la précarité n’attend malheureusement pas les 25 ans. Cette garantie dignité permettrait que plus une personne ne vive sous le seuil de pauvreté. Les jeunes doivent être également accueillis sur le marché du travail, non pas en les précarisant, mais en reconnaissant leurs compétences et en considérant que tout travail mérite salaire. L’Avenir en commun propose ainsi la création de contrats jeunes, rémunérés au minimum au SMIC, dédiés à des tâches d’intérêt général. Une bonne manière de commencer sa vie active par un emploi qui a du sens.

Emma Salley, pour les Jeunes insoumis.es.