Complotisme : Mélenchon démonte le bashing médiatique

Invité d’Amélie Carrouër le dimanche 13 juin 2021, Jean-Luc Mélenchon a répondu au bashing médiatique qui visait à le faire passer pour un complotiste. Il a démonté point par point les attaques des médias sur le sujet. Voici ce qu’il a dit :

« Je vais d’abord vous clarifier, dire les choses comme elles doivent être dites. Les attentats sont décidés par des assassins et des terroristes, ce sont eux qui décident. Ensuite, le système utilise cette situation. Mais ceux qui sont les responsables des attentats ce sont les terroristes et personne d’autre.

Je pense que c’est un montage. Voyez-vous, un peu avant j’étais islamogauchiste, avant j’étais anti-flic, c’est-à-dire que toutes les occasions sur un mot de me pourchasser sont les bonnes. Pour vous répondre, je vais reprendre les propos de Matthias Fekl, ministre de l’Intérieur socialiste, qui déclarait dans un discours devant les préfets – pas devant ses amis dans un banquet républicain – le 5 avril 2017 : «les élections constituent une cible pour des terroristes qui cherchent à déstabiliser le pays. Plus la date de l’élection approche, plus notre vigilance doit être forte» et Matthias Fekl, ministre de l’Intérieur socialiste, en avril 2017 dit : «n’oublions pas qu’en 2012 les tueries de Toulouse et de Montauban sont intervenues en pleine campagne». Donc pourquoi n’a-t-on pas fait un procès de complotisme à Matthias Fekl ?

Bernard Cazeneuve démontrait ce que moi je dis : quand ce type d’événements a lieu, c’est immédiatement exploité pour créer de l’émotion, de l’angoisse et montrer du doigt les musulmans. Bernard Cazeneuve disait, lui, il accusait Marine Le Pen et François Fillon «d’exploiter sans vergogne la peur et l’émotion à des fins exclusivement politiciennes». Ont-ils raison ou pas ? La semaine dernière sur France Inter a été interrogé un spécialiste, monsieur Jérôme Fourquet de l’agence IFOP, qui dit lui que c’est vrai et que ça a fait changer la première fois 4% de vote et la deuxième fois 8%, mais dit-il, il faut relativiser. J’admets qu’on relativise, mais enfin on parle dans le premier cas d’un million et demi de suffrage et dans le deuxième de presque trois. Donc changer trois millions de suffrages ou deux millions de suffrages, pardon de vous dire que ça a une importance dans une élection.

– Vous ne dites pas qu’un système est à l’origine de cet agenda ?

Mais pourquoi dirais-je une chose pareille ? Ce n’est pas vrai. Les assassins sont les assassins. Mais moi Madame Carrouër, pardon, mais balayez devant votre porte là, la profession, parce qu’en 2012 sur l’affaire de l’assassin Merah, ce n’est pas moi qui ait inventé que c’était un agent du renseignement intérieur, c’est monsieur Bonnet, ancien directeur des services de renseignement, qui a dit que monsieur Merah était un de ses agents. Il a été immédiatement démenti par celui qui était directeur des services à ce moment-là, monsieur Squarcini. Donc puisque le directeur avait démenti, pourquoi les autres journaux ont-ils éprouvé le besoin pendant une semaine de revenir sur cette affaire et s’interroger, et même le grand journal Le Monde a mis en titre : «Monsieur Merah aurait découvert qu’il était manipulé le renseignement intérieur». Par conséquent ce sont ces citations là qu’il faudrait mettre, là.

Vous savez ce qui a choqué dans ma phrase ? Je vais vous le dire. C’est que certains, notamment du Printemps Républicain, n’ont pas supporté que je dise que tout ça sert à montrer du doigt les musulmans parce qu’ils sont dans une attitude d’hystérie par rapport aux musulmans. Et donc là, vous voyez comme vous faites madame Cerrouër, je le comprends, mais alors on analyse chacun de mes mots. Alors j’ai été professeur de français, ça me permet de tenir le choc. C’est un montage qui est fait contre moi, parce que je dis telle chose, «de même», vous avez vous même souligné «de même». «De même» n’est pas «égal», «de même» ne signifie pas «donc». Vous avez compris ? Donc ça c’est un professeur de français qui vous le dit. «De même vous verrez qu’il y aura des incidents» parce qu’il y en a eu à chaque élection.

À l’instant où je vous parle, mes amis qui m’écoutent, mettent en circulation un tweet où on récapitule toutes les dates de tous les attentats qui sont tombés dans des élections. J’ai donc le droit comme responsable politique de dire «attention à ces façons de tromper tout le monde par des évènements qui viennent annuler une élection». La calomnie est faite pour ça : d’abord islamogauchiste, je me retrouverais complotiste… C’est utilisé aujourd’hui dans l’élection régionale, vous le savez comme moi, les gens de droite, de l’extrême droite ou de la droite extrême, à chaque fois que mes amis sont dans une liste, ils disent : «mais leur responsable est complotiste», c’est utilisé pour ça donc ça ne s’arrêtera jamais. »