Le 20 décembre 2020, au cimetière des esclaves de Saint-Paul se tenait la cérémonie de célébration de l’abolition de l’esclavage à La Réunion. La maire de la ville Huguette Bello et le président du groupe parlementaire insoumis Jean-Luc Mélenchon y ont pris la parole entre des séquences festives mettant les musiques et danses réunionnaises, et des séquences commémoratives d’hommage aux esclaves mort de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Le discours poignant d’Huguette Bello, maire de Saint-Paul
La maire de la ville Huguette Bello a salué les combattants de la liberté et de l’égalité qui n’ont jamais cessé de lutter, sous des formes diverses, contre l’esclavagisme, le payant de leur vie. Elle a évoqué les noms de ces combattants pour ramener à la mémoire présente ces noms que les esclavagistes voulaient faire oublier.
Huguette Bello a aussi dénoncé les formes modernes de la domination qu’impose la société capitaliste et a ainsi évoqué de manière poignante la question de la pauvreté, très importante sur l’île de La Réunion alors que 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Elle a aussi parlé de l’exploitation absurde de la nature par l’humanité alors que le changement climatique pèse désormais sur toutes et tous comme une menace universelle.
Jean-Luc Mélenchon : «Pas d’esclavagisme sans esclavagistes», «pas de liberté sans combattants de la liberté».
Prenant la parole après Huguette Bello, Jean-Luc Mélenchon a expliqué qu’il ne pouvait y avoir d’esclavage sans esclavagistes et que c’était un système économique qui permettait que la cupidité l’emporte sur la dignité et la liberté humaines. Il a salué les combattants de la liberté et a en particulier mis en avant le rôle des femmes noires de La Réunion qui se sont battues, à la Révolution, en 1792, en refusant de s’asseoir sur les places réservées aux femmes libres de couleur au théâtre et qui ont participé à la création des mouvements de femmes Sans Culotte sur l’île de La Réunion.
Le député insoumis a aussi appelé à se battre, aujourd’hui, contre toutes les formes de préjugés racistes et notamment ceux qui visent à cibler les musulmans. Il a expliqué qu’il fallait faire nôtres les mots de ceux de Champagney qui, dans une pétition, appelaient le roi à abolir l’esclavage au nom du fait que les êtres humains sont semblables. Il a expliqué que l’aboutissement de cette idée était le processus de créolisation dont la société réunionnaise est le modèle.