Des masques toxiques ont-ils été distribués aux enseignants par le gouvernement ? C’est la question que tout le monde se pose après la diffusion d’une enquête de Reporterre le 13 octobre dernier. En cause, la présence d’un agent antibactérien sur ce type de masque qui s’avérerait nocif pour l’utilisateur et l’environnement. Les enseignants sont furieux, le gouvernement tergiverse.
Le zéolithe d’argent, substance nocive pour les utilisateurs et l’environnement
C’est le média Reporterre qui a dévoilé l’information le 13 octobre dernier. L’Éducation nationale aurait distribué des masques contenant une substance toxique aux enseignants pour les protéger de l’épidémie de Covid-19. Le produit en cause ? Le zéolithe d’argent, un traitement antimicrobien appliqué sur le masque par le fabricant. Une substance qui présenterait bien un danger pour l’utilisateur lors d’un usage prolongé des masques.
Après avoir contacté des chercheurs indépendants, Reporterre confirme la toxicité potentielle pour l’être humain, mais aussi pour l’environnement du zéolithe d’argent. De quoi inquiéter les enseignants, déjà en première ligne face à l’épidémie et qui doivent exercer avec un nombre de masque limité et avec une efficacité moindre.
En septembre dernier, le Président de la République lui-même s’était étouffé avec un matériel de protection DIM semblable lors d’une visite (voir la séquence ci-dessous).
Des masques dangereux ? Les enseignants furieux
L’information concernant la toxicité des masques n’a pas manqué de faire réagir enseignants et syndicats. Dans la foulée de ces révélations, le collectif des « Stylos Rouges » a annoncé qu’il portera plainte « pour empoisonnement’. Le syndicat des enseignants du second degré SNES-FSU a, de son côté demandé l’ouverture d’une « expertise indépendante » sur les masques en question.
Cette affaire vient s’ajouter aux nombreuses polémiques concernant la gestion de la Covid-19 dans l’enseignement. Alors que le ministre de l’Éducation continue de dire que tout se déroule pour le mieux dans les écoles, le mal-être semble bel et bien présent. Plus de quatre enseignants sur cinq (81%) se sentent mal ou très mal protégés en classe face au Covid-19 selon une étude récente du principal syndicat d’enseignants du primaire. 83% jugent même que les masques fournis par l’administration ne les protègent pas. Un sondage réalisé avant la révélation sur les effets nocifs de ces masques DIM. Face à cette situation alarmante, le gouvernement reste impassible.
Les insoumis interpellent Blanquer à l’Assemblée, il reste muet
Face à cette polémique, le gouvernement tergiverse. Interrogé sur RTL le 13 octobre au soir, Jean-Michel Blanquer a évoqué une « information surprenante qui mérite une vérification ». Même son de cloche chez Gabriel Attal ce 15 octobre chez France Info qui indique « je n’imagine pas qu’on puisse avoir distribué des masques sans avoir garanti qu’ils soient certifiés et homologués » tout en précisant « si c’est vrai, ça peut être assez grave« .
À l’Assemblée nationale, c’est la députée LFi Sabine Rubin qui a interpellé le ministre de l’Éducation à ce sujet lors des questions au gouvernement. Celui-ci n’a pas apporté de réponse à cette interrogation, se contentant d’affirmer que la situation dans les écoles n’est pas inquiétante. Nombre de contaminations en hausse, masques toxiques, mesures sanitaires incompréhensibles, mal-être des enseignants, les indicateurs sont pourtant au rouge dans l’Éducation nationale. Pas de quoi affoler le gouvernement, qui ne prévoit pas de mesures supplémentaires dans ce secteur malgré l’alerte maximale et le couvre-feu dans plusieurs zones du territoire.
Par Maxime Charpotier.