Contre Macron, nous arrachons une avancée pour le droit à l’IVG !

« Par 86 voix contre 59, la loi pour renforcer le droit à l’avortement a été adoptée à l’Assemblée nationale. C’est une avancée, petite, insuffisante, mais bien réelle. Oui, nous avons arraché une victoire pour les femmes ! Malgré un débat houleux, inquiétant par certains arguments avancés sur les bancs les plus à droite, et contre l’avis du Président Macron et du Premier ministre Castex qui ne voulaient pas que nous légiférions aujourd’hui sur ce sujet, l’Assemblée nationale a voté la proposition de loi portée par la députée Albane Gaillot. Une majorité s’est ainsi dégagée en faveur de l’allongement des délais de 12 à 14 semaines pour les Interruptions Volontaires de Grossesse ainsi que la fin de la double clause de conscience pour les médecins comme celle du délai de 48h de réflexion pour les femmes ou encore la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer une IVG jusqu’à 10 semaines de grossesse.

J’applaudis !

S’il est autorisé par la loi, le droit à l’IVG est dans les faits entravé par des inégalités sociales et territoriales. Parce qu’entre 3.000 et 5.000 femmes, hors délai, sont contraintes chaque année de partir à l’étranger pour avorter, moyennant des sommes se comptant en milliers d’euros. Parce qu’il n’est pas vrai que sur l’ensemble du territoire, les femmes peuvent choisir librement une méthode ou une autre. Entre culpabilisation et empêchement, les femmes font parfois face à des structures médicales qui refusent tout simplement de pratiquer l’acte.

Il reste beaucoup à faire pour que l’avortement soit un acte pleinement accepté dans notre société, que les femmes soient réellement libres de disposer de leur corps et que les exigences de rentabilité et la marchandisation de tout n’entravent pas le droit à la contraception et à l’avortement. Mais aujourd’hui, nous avons mis un nouveau pied dans la porte qui ouvre sur l’émancipation des femmes… Nous avons consolidé le socle des droits. A suivre… »

Clémentine Autain