Des fascistes attaquent un café, le préfet Lallement punit… le café !

Une injustice, une honte, un scandale. La fermeture du café le Saint Sauveur à Paris est passée sous les radars médiatiques. Et pourtant. Le 4 juin dernier, ce café du XXème arrondissement de Paris, réputé pour être un lieu de rassemblement antifasciste, a été violemment attaqué par une vingtaine de membres des Zouaves de Paris, un groupuscule d’extrême droite, à coups de manches de pioches. Quelques semaines plus tard, le préfet de Paris, Didier Lallement, fait fermer le café pour deux semaines. Les victimes deviennent responsables. Le préfet préfère s’attaquer aux antifas qu’aux fascistes.

La victime devient le responsable

C’était le 4 juin dernier. Aux alentours de 21 heures. Armés de manches de pioches et de gaz lacrymogènes, une vingtaines d’individus cagoulés effectuent une « descente » au Saint Sauveur, un café connu pour être un lieu de rassemblement des antifas parisien. Dans le but d’envoyer un message. Nous sommes le jour du septième anniversaire de la mort de Clément Méric. Ce jeune militant antifasciste parisien assassiné le 5 juin 2013 à Paris par Esteban Morillo et Samuel Dufour, tous deux membres de Troisième Voie, un groupuscule fasciste réactivé par Serge Ayoub en 2010. Sept ans jour pour jour après cet assassinat, cette attaque ne peut être due au hasard. Des êtres humains célèbrent la mort d’un jeune homme en attaquant un café le jour de son anniversaire funèbre. La nausée.

La réponse du gouvernement ? Dissoudre les Zouaves de Paris à l’origine de l’attaque ? S’attaquer aux autres groupuscules d’extrême droite comme Génération Identitaire se montrant dans plusieurs villes de France, à Marseille, à Lyon, au col de l’Échelle, ou plus récemment place de la République à Paris à l’occasion d’un rassemblement antiraciste à l’appel du collectif Vérité pour Adama ? Non. Fermer le Saint Sauveur ? Oui, malheureusement vous ne rêvez pas. Le café parisien doit fermer ses portes pour deux semaines. La victime devient le responsable. C’est bien la décision ahurissante de la préfecture de Paris. Ses motivations ? Un barbecue organisé par des jeunes de la Banane, un quartier voisin, devant le restaurant. Une terrasse agrandie, comme tous les bars et restaurants de Paris, pour faire face à la crise sanitaire. Et donc, des « rixes » devant le restaurant. Heureusement, Danielle Simmonet, élue insoumise au Conseil de Paris, se bat aux côtés de Julien Terzics, gérant du Saint Sauveur. Le préfet Lallement lui, a bien choisi son camp.

Par Pierre Joigneaux.