Intervention de Jean-Luc Mélenchon le 29 octobre 2019 à l’Assemblée nationale après l’attentat contre la mosquée de Bayonne. Voici la retranscription de sa question au gouvernement :
« L’attentat contre la mosquée de Bayonne est un terrible signal pour la France. Disons d’abord que nos pensées et nos vœux se tournent vers les malheureuses victimes et leurs familles. Disons ensuite qu’elles vont aussi à tous les musulmans en France à qui nous devons renouveler solennellement la promesse républicaine de la totale liberté de culte.
Disons enfin que la France ne veut ni du racisme ni de l’intolérance. Notre longue Histoire, des siècles de violences ouvertes ou larvées contre l’athéisme ou contre les juifs ou entre catholiques et protestants nous en ont enseigné l’inhumanité et l’absurdité.
La France sait que la liberté de conscience est la mère de toutes les libertés.
Alors l’attentat de Bayonne est une alerte fondatrice. Il est le résultat évident d’une écoeurante et odieuse séquence de stigmatisation des musulmans. La parole raciste contre les musulmans s’est déchaînée. Et, délibérément, elle aura été banalisée. C’est une odieuse diversion face aux problèmes centraux de notre pays.
Nous redoutons que cet attentat résulte d’une action banalisée de longue date venant de certains milieux d’extrême droite et nous redoutons qu’ils soient prêt à pire encore.
Devant cet attentat comme devant tous les autres, la France doit réagir concrètement et moralement. Spirituellement, oserai-je dire.
– La parole officielle doit être débarrassée de toute forme de stigmatisation des musulmans ;
– Il ne faut plus permettre que la propagande pour la haine des musulmans soit diffusée par des organes audio-visuels à qui l’Etat a donné un canal d’émission ;
– Les groupuscules d’extrême droite repérés par la commission [d’enquête de l’Assemblée] doivent être interdits.
Êtes-vous prêt à me suivre sur ce terrain, monsieur le Premier ministre ?