Emmanuel Macron était l’invité du 20h de TF1 ce 6 avril 2022. Il a été interrogé sur l’ouverture d’une enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscal visant un cabinet de conseil privé qu’il connaît bien : McKinsey. Il se dit “choqué” par ces accusations. Le président-candidat n’a pas hésité à parler de « tout petits montants » concernant les sommes versées à ces cabinets de conseil pour leur missions onéreuses et inutiles. Notre article.
Les onéreux cabinets de conseils au centre du quinquennat Macron
Des rappels de chiffres sont nécessaires. C’est plus de 2,4 milliards d’euros cumulés qui ont été versés aux cabinets de conseil en 4 ans, dont 1 milliard en 2021. Des “touts petits montants”, vraiment ? Pendant 5 ans, ce ne sont pas moins de 1 600 missions qui leur ont été confiées. Des missions parfois inutiles, absurdes, ou les deux. En effet, l’État a payé 497 800 euros McKinsey pour réfléchir « aux évolutions attendues du marché de l’enseignant. »
Par ailleurs, l’attrait d’Emmanuel Macron pour les cabinets de conseil lui a fait oublier les compétences de l’Etat qu’il est censé diriger. Le 2 avril dernier, il avait affirmé que l’État n’avait pas les compétences pour… « s’adapter à la cybersécurité » ou pour « faire des prestations informatiques ». Les agents de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) apprécieront. Pourtant, le président-candidat avait annoncé avoir recruté 200 personnes de plus dans cette agence entre 2017 et 2021. Peut-être a-t-elle encore d’autres besoins ?
La relation entre Emmanuel Macron et l’État oscille ainsi entre mépris et méconnaissance. L’oubli de l’existence de l’ANSSI, la volonté de sous-traiter ses missions par des cabinets de conseil, et plus largement la trop grande place qu’ont pris les cabinets de conseil durant son mandat, témoignent de la vision néolibérale de l’État d’Emmanuel Macron : un État au service du capital contre le travail, au service du privé contre le public. Emmanuel Macron, un néolibéral radicalisé qui voudrait tout privatiser. Et qui nous prépare une privatisation en marche accélérée en cas de réélection.
Accusation de blanchiment aggravé envers McKinsey : Macron “choqué”, Macron hypocrite
Aujourd’hui, le Parquet National financier (PNF) a ouvert une enquête pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » visant le cabinet de conseil McKinsey. Elle fait suite aux révélations de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés.
Face à ces accusations, Emmanuel Macron s’est dit “choqué”. Un président-candidat ne concevant pas la gravité de l’affaire McKinsey. Il y a bien un candidat qui compte se débarrasser à des cabinets de conseil. En interdisant leur utilisation au sein de l’État. Une séparation de l’argent et de l’État. Le candidat de l’Union populaire, Jean-Luc Mélenchon.