Ruffin

François Ruffin appelle à l’Union populaire autour de l’Hôpital

François Ruffin, le député reporter le plus célèbre de France, appelle à l’Union populaire autour de Jean-Luc Mélenchon et de l’Avenir en commun sur une bataille vitale : l’Hôpital public. Des patients meurent dans les couloirs de nos hôpitaux, faute de soin. Notre hôpital ne meurt pas, il est tué. Et le criminel se nomme Emmanuel Macron. Entretien de l’insoumission avec François Ruffin.

Qu’elle paraît loin l’époque des citoyens aux fenêtres tous les soirs à 20 heures. Les applaudissements sont lointains, les soignants eux sont toujours là. Et l’hôpital est en immense souffrance. Des plans blancs qui se multiplient sur le territoire. Des services d’urgences qui n’arrêtent pas de fermer dans le pays. Des soignants épuisés qui démissionnent. Des patients qui meurent dans les couloirs faute de soins.

69 000 lits d’hôpitaux fermés en 15 ans. 17 600 lits fermés en 4 ans de Macron. 5 700 lits fermés l’année dernière en pleine crise sanitaire.

« Vous comptez les sous, on comptera les morts » disait une banderole de soignants avant même l’arrivée du coronavirus. Les soignants ont alerté durant de longs mois. Réponse ? Le mépris de classe macroniste à l’Assemblée. Caroline Fiat, première députée aide-soignante de l’Histoire, traitée de députée « bac – 2 ».

La réponse ? 1 milliard d’économie sur l’Hôpital. Derrière l’austérité : des morts dans les couloirs de nos hôpitaux. C’est un choix politique que celui de Macron : l’austérité sanglante. 

Pour en parler, François Ruffin a proposé un entretien à l’insoumission.fr. L’occasion pour le député reporter le plus célèbre de France de lancer un appel : faire l’Union populaire, autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon et de son programme l’Avenir en commun, en menant une bataille dans cette campagne présidentielle : l’Hôpital public.

Entretien vidéo exclusif de 52 minutes.

Retrouvez les questions posées à François Ruffin sur l’Hôpital :

1- Comment on politise la question de l’Hôpital public dans cette campagne présidentielle : comment arrive-t- on à ce que les citoyens ne voient pas la situation des hôpitaux comme une fatalité due au Covid, mais comme un choix et une responsabilité politique d’Olivier Véran et d’Emmanuel Macron ? 

2- Vivre avec la boule au ventre au quotidien, l’impression de mal faire son travail, tu as une estimation du nombre de soignants qui quittent l’Hôpital, du nombre d’urgences qui ferment, tu peux nous faire un panorama de la situation à l’Hôpital ?

3 – Avec ton équipe vous avez lancé « Allo Véran ». On se rappelle du discours mémorable du ministre de la Santé « c’est ça la réalité de nos hôpitaux ». Vous êtes gentil, vous faites le travail de son ministère, vous relayez les signalements sur les différents services d’urgence qui ferment dans le pays. Le logiciel macroniste, l’État au service du capital dans sa destruction des services publics, peut-il recevoir les bouteilles à la mer actuellement lancées dans le pays ? Sur l’AAH, sur le nombre de jours de deuil pour un parent à la mort de son enfant, sur la loi Asile immigration, la macronie a étalé son inhumanité en marche. Qu’est-ce qui pourrait les faire bouger idéologiquement, si des patients triés dans les couloirs des hôpitaux ne les empêchent pas de continuer à fermer des lits ?

4 – « Il n’y a pas d’argent magique » répondait Emmanuel Macron à une soignante en avril 2018. Et Macron de sortir l’argument classique de la dette publique pour justifier les cures d’austérités. Pourtant, même le ratio dette publique / PIB qui ne veut rien dire, s’est envolé, et le gouvernement a quand même trouvé 100 milliards pour son fameux « plan de relance ». Comment tu démontes l’argument massu des libéraux sur la dette publique ? Suppression de la dette publique détenue par la BCE ?

5 – Comment on mobilise sur la question de la destruction de l’Hôpital public durant cette campagne présidentielle ? On se rappelle que tu avais organisé la fête à Macron au début du quinquennat avec Lordon et d’autres, pour ramener l’Hôpital public dans cette campagne présidentielle tu appelles les insoumis à des actions militantes ?

6 – Face à la zemmourisation médiatique, immigration islam, islam immigration, comment on ramène l’urgence sociale et la destruction des services publics qui fracasse le pays, au coeur de l’agenda médiatique ? Toi qui a aussi la casquette de journaliste, comment on fait pour contrer l’extrême-droitisation des sujets imposés à l’agenda de cette campagne et imposer nos thèmes, notamment la destruction de l’Hôpital à la Une ?

7 – Bonne nouvelle, les deux priorités des Français pour 2022 (enquête Odoxa parue le 29 novembre) sont : le pouvoir d’achat (45%) et la santé (30%). Loin, très loin devant l’obsession identitaire (identité nationale 10%). Tu as fait un film Debout les Femmes, qui rencontre d’ailleurs un beau succès, un film La Fracture qui traite justement de la destruction de l’Hôpital public (et du mouvement des gilets jaunes et des violences policières) est également sorti en salles, on mène la bataille culturelle dans les salles de cinéma pour gagner en 2022 ?

8 – Barbara Stiegler, Sabrina Ali Benali, ont rejoint le Parlement de l’Union populaire justement contre la destruction de l’Hôpital public, avec Aurélie Trouvé d’Attac, l’écrivaine Annie Ernaux et plus de 200 personnalités engagés du champ artistique, associatif, syndical, intellectuel, ça peut permettre de peser sur la bataille culturelle ?

9 – Quand on parle Hôpital, on parle économie, on parle austérité (1 milliard d’économie en pleine crise sanitaire !), on parle de l’épouvantail de la dette publique pour justifier les cures d’austérités, mais aussi de l’opposition libre échange VS protectionnisme et souveraineté sanitaire (Luxfer délocalisé…), on parle de l’objectif réel de ce gouvernement : privatiser l’Hôpital public pour dégager toujours plus de profit pour le capital. La crise sanitaire a une nouvelle montré l’extrême dangerosité de l’économie de marché (sur les masques, sur les bouteilles d’oxygènes, sur les vaccins…), de la compétition et de la concurrence au sommet de la hiérarchie des normes, comment on vulgarise le débat économique et on arrive à montrer qu’un modèle économique beaucoup moins dangereux peut voir le jour en France ?   


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