Intervention de Danièle Obono, mardi 26 octobre 2021, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale
“La rĂ©ussite de la transition Ă©cologique se joue dans les 10 ans qui viennent. […] Je m’engage dans le mĂŞme temps Ă diversifier nos sources d’énergie. […] Je maintiendrai le cap de rĂ©duire Ă 50 % la part de l’énergie nuclĂ©aire Ă l’horizon 2025.” VoilĂ ce que dĂ©clarait Emmanuel Macron, alors candidat Ă la prĂ©sidentielle, en avril 2017. De grands mots, de belles paroles !
Ah ! Mais, souvent, candidat varie. Surtout quand il a peu de consistance au départ. Devenu président “par effraction”, et après son couronnement du titre de “champion de la Terre” (grâce au fameux “Make our planet great again”!), Emmanuel Macron a fait perdre 10 ans à l’urgente bifurcation écologique qui passe par la sortie des énergies fossiles et nucléaire. Son bilan est catastrophique. Prolongation d’une centrale à charbon, poursuite de 18 projets d’hydrocarbures, arrosage de milliards à la filière nucléaire qui est désormais une pièce centrale de sa stratégie. J’en passe et des pires.
Pourtant, comme le dĂ©montre le scĂ©nario “Negawatt”, rendu public aujourd’hui, il est possible d’atteindre la neutralitĂ© carbone en 2050 grâce aux Ă©nergies renouvelables, en sortant des Ă©nergies fossiles et nuclĂ©aire, et en dĂ©veloppant sobriĂ©tĂ© et efficacitĂ©. C’est ce que nous mĂŞmes, Ă La France insoumise, dĂ©fendons depuis plusieurs annĂ©es. MĂŞme les travaux de RTE, le gestionnaire du rĂ©seau Ă©lectrique français, filiale d’EDF, montre que nous payons le retard considĂ©rable accumulĂ© sur les Ă©nergies renouvelables, alors qu’elles sont incontournables et devront ĂŞtre massivement dĂ©veloppĂ©es, que la sobriĂ©tĂ© est inĂ©luctable et que le nuclĂ©aire n’est pas obligatoire.
Emmanuel Macron a menti aux Français et Françaises. En 2017 et pendant tout son mandat. Aujourd’hui, de nouveau candidat, non déclaré mais manifestement en campagne, il décide tout seul d’engager le pays dans une voie nucléariste qui nous mène à la catastrophe. Madame la ministre, quand allez-vous assumer que l’énergie est un choix politique qu’il appartient au peuple de débattre et de trancher démocratiquement ?”