Interventions de Danièle Obono, mercredi 6 octobre 2021, lors du débat en séance sur la proposition de loi relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique
Les bibliothèques sont un maillon essentiel de la culture de proximité de notre pays. Mais il reste encore beaucoup à faire pour rapprocher la majorité de la population qui ne fréquente pas encore les bibliothèques et garantir aux personnels des conditions de travail à la hauteur des tâches qui leurs sont confiées.
Bibliothèques, outils de l’éducation populaire
Article 1, amendement 18
Mettre en place des outils d’éducation populaire, c’est considérer que « personne n’éduque personne, personne ne s’éduque seul, les Hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde » comme l’affirme Paulo Freire. C’est adopter une posture d’accompagnement en partant de là où en sont les gens, et non pas de là où on voudrait qu’ils en arrivent en invitant au questionnement et en prenant appui sur le vécu des personnes. Il nous semble indispensable de consacrer le fait que les bibliothèques soient des outils essentiels de l’éducation populaire.
Les bibliothèques doivent rester un lieu d’accueil inconditionnel
Après l’article 2, amendement 20
Les bibliothèques sont un des derniers lieux où l’entrée est libre et inconditionnelle. L’instauration du pass sanitaire heurte le sens du service public qui se trouve au cœur de la profession et en particulier l’accueil de tous et toutes sans distinction. C’est d’autant plus injuste que librairies, commerces et bibliothèques universitaires n’y sont pas astreintes. Les bibliothécaires de plusieurs villes ont donc légitimement exercé leur droit de grève afin de dénoncer l’exclusion des publics précaires qui sont aussi les plus touchés par la fracture vaccinale. Elles et ils refusent également le rôle de contrôle et de filtrage qui leur est imposé.
Les salaires et statuts des personnels doivent être revalorisés
Intervention à l’article 8
Les bibliothèques sont une richesse publique, un bien commun grâce au travail de leurs personnels. Qui ont rappelé, par leurs mobilisations des dernières années, leurs conditions difficiles : aucun avancement, trop de disparité salariale et de précarité. Le gouvernement doit répondre à leurs légitimes demandes : des concours annuels, la fin du gel des postes, l’intégration des non titulaires, une revalorisation salariale, des redéploiements de carrière, des grilles salariales plus équitables.
Il faut garantir la qualification des non titulaires
Article 8, amendement 24
L’extension de l’ouverture des bibliothèque sans recrutement a mené à un recours de plus en plus fréquent à des contractuel‧les. Nous demandons bien sûr leur pérennisation mais aussi, dans l’immédiat, que soit garanti leur niveau de qualification.
Un état des lieux de la situation des contractuel·les est urgent
Après l’article 12, amendement 25
Le gouvernement refuse d’étudier sérieusement la situation des contractuel‧les et de mettre les moyens pour mettre un terme à leur précarité.