Interventions de Danièle Obono, mardi 7 septembre 2021 en séance publique, sur le projet de loi d’état d’urgence sanitaire en outre-mer
Non à l’état d’urgence sanitaire en outre-mer
Amendement 1 – Suppression de l’article unique
Nous nous opposons Ă la prolongation jusqu’au 15 novembre 2021 de l’Ă©tat d’urgence sanitaire Ă la RĂ©union, en Martinique, en Guadeloupe, en PolynĂ©sie, en Guyane, Ă Saint-Martin et Ă Saint-BarthĂ©lĂ©my.
Le gouvernement et sa majoritĂ© ont balayĂ© toutes les propositions concrètes de mesures d’urgence que nous avons faites (https://lafranceinsoumise.fr/coronavirus-actions-propositions-france-insoumise-crise/). Ainsi a Ă©tĂ© rejetĂ© notre amendement sur la mise en place d’une vĂ©ritable politique « d’aller vers », c’est-Ă -dire de santĂ© communautaire qui implique la participation des populations Ă l’amĂ©lioration de leur santĂ©, s’appuient sur leurs connaissances et expertises.
En Guyane, les restrictions sans fin – Amendement 2
En Guyane, si le prolongement jusqu’au 15 novembre est adoptĂ©, cela fera plus d’un an que nos concitoyen·nes seront soumis·es Ă cette restriction des libertĂ©s. Et pendant toute cette pĂ©riode le gouvernement n’a pas mis en Ĺ“uvre les moyens nĂ©cessaires pour assurer la protection de la population.
Guadeloupe et Saint-BarthĂ©lĂ©my : Ă©chec, mĂ©pris et manque de transparence – Amendement 4
La situation en Guadeloupe et Ă Saint-BarthĂ©lemy est l’illustration Ă la fois des problèmes structurels non rĂ©glĂ©s, du manque de planification, de l’Ă©chec de la politique du gouvernement et de son mĂ©pris Ă l’Ă©gard de la sociĂ©tĂ© civile qui demande dĂ©sormais une commission d’enquĂŞte sur cette gestion de crise catastrophique.
Aucune anticipation Ă Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis et Futuna – Amendement 6
Plutôt que préparer juridiquement la mise sous couvre-feu des libertés individuelles et collectives des habitants à Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis et Futuna, il serait préférable de planifier des alternatives au confinement, comme nous le proposons depuis des mois. Le gouvernement tente de masquer son échec sanitaire par des mesures autoritaires.
Le mĂ©pris du sinistre Lecornu – Amendement 8 : Nouvelle CalĂ©donie
Pour le sinistre Lecornu, nos propositions concernant l’outre-mer ne relèveraient que d’un calcul politicien : parce que les populations de ces territoires ne peuvent ĂŞtre considĂ©rĂ©es que comme des clientèles Ă©lectorales et non comme des citoyen·nes Ă part entière qui auraient les mĂŞmes droits (Ă l’eau, la santĂ©, l’Ă©ducation…), que partout ailleurs en France. Quel mĂ©pris insupportable !
En PolynĂ©sie, l’urgence date de plus d’un an – Amendement 9
Le seul hĂ´pital de ce territoire de 118 Ă®les, grand comme l’Europe, se trouve Ă Tahiti. En temps normal, le moindre souci de santĂ© donne lieu Ă des Ă©vacuations sanitaires, ce qui peut prendre jusqu’Ă une journĂ©e de voyage. L’hĂ´pital de Tahiti ne dispose que de 400 lits. De plus, le personnel soignant, dĂ©jĂ Ă©puisĂ©, n’y est pas en nombre suffisant.
L’accès Ă l’eau doit ĂŞtre garanti dans les Outre-mer – Amendement 29
Nous avons proposĂ© qu’en cas d’Ă©tat d’urgence sanitaire en Guadeloupe et Ă Mayotte et d’interruption de l’approvisionnement en eau potable des usager·es, l’État enclenche le plan organisation de la rĂ©ponse de sĂ©curitĂ© civile (Orsec) – Eau potable de distribution d’eau impliquant la distribution d’eau embouteillĂ©e, et instaure un plafonnement des prix de l’eau embouteillĂ©e.
Il y a un manque flagrant de transparence et concertation – Amendement 30
Si des Ă©lu·es ne se rendent pas aux rĂ©unions organisĂ©es par l’exĂ©cutif, alors mĂŞme qu’elles et ils demandent plus de concertation et de considĂ©ration, c’est peut-ĂŞtre parce que ces rĂ©unions ne sont pas des lieux oĂą s’Ă©tablit un vrai dialogue mais plutĂ´t des coquilles oĂą sont annoncĂ©s des dĂ©cisions dĂ©jĂ entĂ©rinĂ©es.
Plan d’urgence pour les hĂ´pitaux – Amendement 11
Nous proposons un rapport sur la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour les hôpitaux publics en outre-mer qui détaillerait les moyens à mettre en œuvre pour faire face à la crise sanitaire : ouvertures de lits de réanimation, réhabilitations, achats de matériel médical et revalorisations salariales pour les soignant·es, afin de leur permettre d’exercer dans des conditions dignes.