Marseille : la douche froide dans les écoles après le passage de Macron

Les effets de la poudre de « perlimpinpin » se sont rapidement estompés. En visite électorale à Marseille ce jeudi 2 Septembre 2021, Macron n’a pas réussi à convaincre. En effet, syndicats d’enseignants, personnels municipaux, parents d’élèves, professeurs : tous regrettent le flou financier autour du plan de rénovation des écoles marseillaises annoncé par le Président de la République. Ils craignent que les enfants ne servent de « cobayes » dans son projet d’écoles laboratoires.

Le délabrement des établissements scolaires publics marseillais ne date pas d’hier. Préfabriqués délabrés, rats dans les salles de classe, toits qui s’effondrent, punaises de lit dans les dortoirs… Dans la deuxième ville de France, 174 écoles sont jugées « indignes de la République » par Benoit Payan, le maire de la cité phocéenne.

Dans la même journée, Macron a annoncé une expérimentation pour la rentrée 2022 : la liberté pour les directeurs de 50 écoles « laboratoires » de choisir leurs enseignants. Miser sur un recrutement local dans « une ville gangrenée par le clientélisme » est « une drôle de solution » explique la FSU13 dans son communiqué.

« On a des rats dans les écoles, on n’a pas envie de devenir des rats de laboratoires », avait indiqué dès jeudi le secrétaire départemental du syndicat d’enseignants Snuipp, Sébastien Fournier. Même son de cloche du côté des parents d’élèves où l’on dénonce une « vision pathétique de l’école publique ». « L’école n’est pas une entreprise privée », fustige le président de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public.

Le député de Marseille, Jean-Luc Mélenchon, a rappelé que la cité phocéenne est le lieu des « pèlerinage des promesses non tenues ». En effet, des responsables politiques nationaux se sont succédé à Marseille en promettant de sortir le chéquier pour réhabiliter la ville, sans qu’il n’y ait vraiment de résultat par la suite.

Nicolas Sarkozy en 2008, Jean-Marc Ayrault en 2012, puis Manuel Valls accompagné d’un certain Emmanuel Macron en 2015, n’ont pas tenu leurs engagements électoraux. Il est alors normal de douter de l’honnêteté du Président de la République, Emmanuel Macron, à 8 mois des élections présidentielles de 2022.